Dans le cadre de la société d’histoire de la Guadeloupe, René Bélénus a donné vendredi 26 janvier, aux Archives départementales, une conférence sur « les années guadeloupéennes » de Félix Eboué. Il s’agit des années 1936/37 durant lesquelles Félix Eboué, petit-fils d’esclave, né en 1884 en Guyane, fut gouverneur de la Guadeloupe, alors colonie.
Faisant œuvre d’historien, M. Bélénus décrit Félix Eboué à travers l’exégèse de 33 des 43 discours que celui-ci a prononcés en Guadeloupe et qui sont conservés aux Archives.
Il en ressort 4 traits de la personnalité de Félix Eboué.
Il fut avant tout un fervent patriote républicain se caractérisant par l’amour de la Patrie, le respect des valeurs de la République, appelant chacun à la responsabilité, au calme et à la discipline.
Il fut aussi un militant socialiste admirateur de Jaurès. Il avait foi dans la jeunesse, dans la valeur travail, dans la force de l’union, le respect de l’autre et le progrès.
Conscient de la misère du peuple, il était déterminé à sortir la colonie de l’ornière où elle se trouvait après le « cyclone 28 » et la grande crise. Ce fut un précurseur notamment dans le domaine des sports, des soins médicaux et infirmiers et de l’assainissement.
Malgré son énergie et sa détermination dans une période extrêmement difficile aux plans politique, social et économique, il fut soumis à des critiques violentes ; il ne put en effet freiner l’impatience du peuple ni juguler l’hostilité des milieux d’affaires et même la hargne d’un député du Front populaire. Cet humaniste en fut terriblement blessé.
Il décrivait la Guadeloupe comme une terre magnifique, un paradis terrestre sans serpents….mais où le serpent était remplacé par le virus de la politique.
Et il disait « Jouer le jeu, c’est piétiner les préjugés, tous les préjugés et apprendre à baser l’échelle des valeurs sur les critères de l’esprit ».
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