Maintien du confinement.

Comparaison n’est pas raison. Malgré un taux d’incidence(TI) en forte baisse et inférieur à celui de nombreux départements de la France continentale entrée  le 19 mai dans la 2ème phase du plan de déconfinement progressif, où la population redécouvre les petits plaisirs de la vie ordinaire tels que  prendre un verre  ou un repas à la terrasse d’un restaurant ou d’un bar, aller au musée, au cinéma ou au théâtre, faire du shopping… la Guadeloupe ne bénéficie d’aucun assouplissement des mesures de confinement en vigueur. Cette différence de traitement, a priori choquante, s’explique probablement par une persistance de tension de l’activité hospitalière en lien avec l’insuffisance de la couverture vaccinale.

Le TI  en Guadeloupe est de 110,1 ; sa décroissance est marquée puisqu’il était de 184,1 en S17 et de 148,6 en S18.  Il reste toutefois le plus élevé de la France d’outre-mer à l’exception de la Guyane (419). Saurons-nous un jour pourquoi la Guadeloupe est plus durement touchée que l’île sœur (TI en Martinique 36) ?  Pour autant, le TI de la Guadeloupe est inférieur au taux national (148,3) qui masque d’ailleurs des différences colossales d’un département à l’autre, différences qui n’ont pas empêché les plus atteints de bénéficier des mesures de dé-confinement progressif refusés ici…Il faut insister sur le fait que 26 départements de la France continentale ont un TI supérieur à celui de la  Guadeloupe et que ce taux dépasse 200 dans 8 départements (Aisne, Oise, Orne, Sarthe, Paris, Seine-et-Marne, Essonne et Hauts-de-Seine) et même  250 dans 3 départements (Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne et Val-d’Oise).

415  nouveaux cas ont été dépistés, soit moins qu’au cours des S17 (694) et 18 (560). La part du variant anglais est de 91%, et 3 cas de variant sud-africain ont été mis en évidence. Le variant brésilien n’a pas fait son apparition ;  pourvu que ça dure !

Un seul cluster a été identifié, dans un établissement médico-social, alors que c’était une spécificité pour ne pas dire une plaie locale (8 en S17, 12 en S18).

Diminution du TI, du nombre de nouveaux cas et des clusters sont les 3 bonnes nouvelles de la semaine. Il y en a, hélas, de moins réjouissantes.

Si les hospitalisations de malades souffrant de COVID ont diminué, c’est loin d’être dans la même proportion ; elles restent à un niveau très élevé qui a justifié le maintien sur place de la réserve sanitaire. A la date du  16 mai, 142 malades COVID étaient hospitalisés (vs 162 au 9 mai, 152 au 2 mai).  Ils étaient encore 29 dont 7 nouveaux cas en réanimation (vs 33 au 9 mai, 32 au 2 mai) et  91 en médecine (vs 106 au 9 mai, 98 au 2). Quant aux malades des services de suite et réadaptation, leur nombre est stable (22 au 16 mai, 20 au 9 et 21 au 2).

8 patients COVID sont décédés en S19 dont une personne de moins de 50 ans. Si c’est moins qu’en S18 et 17 (11 et 12 respectivement), il ne faut pas oublier que jusqu’en S14, les morts de COVID dans les établissements de soins se comptaient sur les doigts d’une seule main.

La seule solution pour freiner l’épidémie et éviter les troubles graves en cas de contamination est la vaccination. Au 18 mai, 67.340 injections, dont 49226 premières injections, ont été réalisées, ce qui est peu alors que, depuis le 25 avril, toutes les personnes majeures peuvent se faire vacciner. Les vaccins n’ayant jamais manqué dans le département, les lieux de vaccination étant nombreux, des campagnes ayant été menées dans les dépendances, seules les réticences pour ne pas dire l’opposition radicale d’une partie de la population expliquent le piètre taux de personnes majeures ayant reçu au moins une injection : 16,75%.  Avec un taux aussi faible, l’immunité collective n’est pas pour demain… Si la Martinique et la Guyane n’ont pas fait mieux, à Saint-Barthélemy,  ce taux est de 54,26 %. A méditer mais il est clair que la reconquête des libertés passe par la vaccination.

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