Tribunal du peuple contre celui des juges et des lois.

Tribunal du peuple contre celui des juges et des lois. Pour justifier, l’abus de droit et un manquement à la morale, on assassine là, sous, nos yeux les deux piliers  indispensables à la démocratie. Les tribunaux et la Presse.

Dans ce charivari politico-judiciaire, ni les candidats et encore moins l’intérêt légitimité des citoyens,  n’est à l’abri.  Oui le pouvoir ne cesse de rendre fous, ceux qui devraient être les premiers à défendre nos libertés collectives et individuelles. En matière de légitimité, il est toujours contre-productif  de jouer les partisans  qui ne sont pas “tout» le peuple contre les institutions. Or, c’est malheureusement la pratique facile des politiques et des populistes,  d’aller vers les masses, pour s’en prendre, aux médias et à la justice. Et se placer ainsi au-dessus des lois, pour  se refaire une virginité à bon compte. 

Il faut craindre la contagion quand des politiciens, en Guadeloupe comme dans l’Hexagone, tentent de monter le peuple contre ses institutions. Et c’est d’autant plus inacceptable,  lorsqu’on prétend accéder à la fonction présidentielle garante des libertés. Oui François FILLON, a réalisé un véritable putsch,  au sein de son parti. Mais comment peut-il justifier l’abandon des valeurs sur lesquelles il s’était fait désigner aux primaires ? Quand personne n’entend sacrifier sa petite personne et de ses privilèges personnels pour sauver l’unité de son parti, c’est la chienlit pour reprendre l’indignation du Général  de  Gaulle. “ les Français sont des veaux” devait ajouter, courroucé, le père de la Vème République.  L’expression assassine  de Guy MOLLET sous la IV république,  elle aussi, est encore d’actualité “Nous avons eu la droite la plus bête du monde”!. Mais en ces  heures si difficiles pour la démocratie,  il faut être charitable et économe de tout. Même de sarcasmes.

Mais le plus cocasse est à venir. D’autant qu’en ces heures de grands doutes,  c’est uniquement les législatives et les maroquins à distribuer,  qui servent de boussole. Précisément, ceux  qui comme des rats ont déserté sans honte le navire Fillon,  après le reniement, se bousculent  déjà pour rallier le pestiféré, devenu César. 

Ceux qui affirment “on n’est pas d’accord, mais on n’a pas le choix”, ont fait le choix délibéré de leur ambition personnelle. Doit-on pour une ambition politique  faire tant de pirouettes, accepter tous ces miasmes et le déni sans fin, des principes ?

Hélas,  en matière de ridicule, il y a toujours plus bas que le fond. Que penser en effet de ces élus de droite chez nous en Guadeloupe. Cette droite qui bat tous les records mondiaux en matière d’instabilité, de revirement et d’opportunisme. Difficile de s’accrocher au “bon” wagon, surtout quand il zigzague : Sarkozy, Juppé, Fillon, Juppé, Fillon… L’hilarité est à son paroxysme. Il aurait mieux valu dire que l’on votera pour le candidat  choisi par Paris, quelque qu’il soit, et l’affaire serait réglée au lieu de vouloir se donner quelque importance dans un débat où l’on pèse le poids d’un soupir.

En matière de retournement de veste, il faut ici revenir à  Edgar FAURE  dit le “ “président”. Celui que l’on accusait d’être une girouette. Et qui avec le plus grand sérieux rétorquait : “Je n’ai pas changé,  c’est le vent qui  change de direction !”

Mais dire qu’en France, la droite a le monopole de la bêtise, c’est vite oublier qu’à gauche, aussi c’est la bérézina. Quand l’ex-premier ministre renie le soir même de sa défaite aux primaires, son engagement écrit de soutenir le vainqueur. Quand les deux candidats Hamon et Mélenchon, s’insurgent à faire bande à part sachant, ce faisant,  qu’ils n’ont aucune chance de gagner. Alors qu’ils sont pourtant prêts à faire voter l’un pour l’autre au deuxième tour.  Il faut se méfier de ceux qui vont à confesse. Trop rapidement.

Face à ce suicide des partis de gouvernement et de la guerre des égos, pour faire barrage à Marine Le Pen,   Macron est intronisé comme  l’homme providentiel.  C’est la grande bousculade sous sa bannière, dont la dernière en date est le fait  de l’ancien maire de Paris Bertrand DELANOÉ. Et chez nous, du député Eric JALTON, sachant pourtant que le représentant de Macron en Guadeloupe n’est autre que son principal adversaire aux Abymes, le vice-président de Région Olivier SERVA.

A vouloir tous monter dans le navire Macron, la barque risque de  chavirer. Et beaucoup on le sait ne savent pas nager surtout dans les grandes eaux.

Tout cela en définitive, fait le jeu du Front National et de Marine LEPEN. Celle qui menace les fonctionnaires qui ne font que leur travail, celle qui défie les juges, celle qui, comme TRUMP, rabroue les journalistes. Celle qui en veut à l’égalité républicaine et à tous ceux qui ne sont ni blancs, ni cathos, ni “ Gaulois”.  Et pourtant, en populiste aguerrie, elle  parvient à ramener à elle tous les déçus des partis traditionnels aveuglés par des promesses  sans lendemain et rebutés par les Chiraj incessants entre frères ennemis.  Freud au secours. Les fous se sont emparés de l’asile.!

La stratégie des populistes est toujours la même. Faire peur. L’émotion davantage que la raison. Trouver des boucs émissaires. Ameuter en posant des questions, pas toujours pertinentes, mais parfois légitimes (émigration, sécurité, identité nationale, mondialisation…). Mais sans pour autant  porter les bonnes réponses. Ni celles de l’efficacité, de la raison et encore moins du cœur ! Avec la montée des populistes, la  notion de citoyen, d’être humain, d’égalité, de dignité, du vivre ensemble, de l’estime de soi, de république, va devenir de plus en plus difficile à définir.Vigilance donc !

Rodes Jean-Claude

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