La Guadeloupe est sortie de l’état d’urgence le 15 novembre. Exit le couvre-feu, la vie sociale reprend, les salles de réunion, de sport, de spectacles peuvent à nouveau accueillir sans limitation le public sous réserve du respect des gestes barrière. Faut-il s’en réjouir ou s’en inquiéter ? Les deux, mon général…
Il faut, bien sûr, s’en réjouir. L’être humain est, par nature, grégaire, il a besoin d’une vie sociale et ne peut en être privé durablement sans dommages. De même la vie économique ne peut être étranglée sans conséquences lourdes pour les managers comme pour les salariés.
Mais cette dernière étape du déconfinement rendue possible par l’évolution favorable de la situation sanitaire intervient dans une région-département fragilisée par l’insuffisance de la couverture vaccinale. Voilà pourquoi il y a lieu de s’inquiéter et de redouter une 5ème vague de l’épidémie.
Le gouvernement français a fait de la vaccination l’arme principale de lutte contre le scélérat virus. Dans toutes les régions de l’hexagone, le taux de vaccination de la population dépasse 75%. Les meilleurs taux sont observés en Bretagne, Normandie et Nouvelle Aquitaine où plus de 81% de la population est vaccinée. A l’inverse, les régions d’outre-mer figurent en bas du tableau avec toutefois de grandes différences : la population de la Réunion est quand même 2 fois plus vaccinée que celle de la Guyane. Comprenne qui pourra…A la Réunion, 60,5% de la population est vaccinée. Les plus bas scores sont ceux de la Martinique (37,3%), de la Guadeloupe (35,6%) et de la Guyane (29,7%). Le slogan « la solution, c’est la vaccination » continue aux Antilles et en Guyane à se heurter à celui « on n’est pas des cobayes ».
D’aucuns persistent dans leur hostilité à la vaccination en faisant valoir que celle-ci n’a pas empêché le déferlement d’une nouvelle et 5ème vague de l’épidémie dans l’Hexagone, ce qui est vrai. Mais c’est oublier que la vaccination protège contre les formes graves de la maladie, celles qui nécessitent des hospitalisations, des réanimations et peuvent être fatales. Le nombre impressionnant de morts en Guadeloupe durant la 4ème vague parmi la population non vaccinée est à cet égard un inépuisable sujet de méditation.
