Quand l’urgence devient vitale, il faut que l’obscurantisme fasse place à la lumière.

L’eau, le transport, les insécurités, la mal gouvernance, le chômage, aucun mensonge n’est éternel !Tous ces manquements  qui font tâche, et qui  impliquent  une responsabilité partagée des différents acteurs  montre aussi clairement que si la responsabilité relève toujours d’un individu,   c’est  surtout la Guadeloupe entière qui a un problème ! 

Maintenant que les flonflons des campagnes électorales se sont tus et que les tréteaux sont remisés aux placards, on devrait enfin se mettre au travail. La patience ne saurait  être toujours une vertu  d’autant que les attentes de la population demeurent urgentissimes. Et le premier sujet, reste celui de l’eau. Là où l’on s’attendait à la mise œuvre d’un véritable plan Marshall, à la fois pour traiter l’immédiateté  mais aussi le moyen terme, on assiste encore une fois à des bagarres incongrues pour obtenir des postes et des mandats. Faut-il croire qu’aucune leçon n’a été retenue. Là où l’on espérait une mobilisation de toutes les forces pour confluer vers un objectif concret, celui d’avoir eau propre et bon marché dans tous les robinets de Guadeloupe, on en est encore à des batailles de chiffonniers.  C’est à qui aura la maîtrise de la production ? Qui paiera les énormes investissements pour réparer les tuyaux pourris ? Qui maîtrisera la facturation aux clients ? Passera-t-on par les multinationales privées ou par des régies publiques ?

Après trois ans de disette, nos élus ne sont toujours pas capables de s’entendre sur l’essentiel et la principale priorité. La Population prie encore pour que toutes ces polémiques stériles, toutes ces batailles autour du poste de président de la prochaine structure unique n’aboutissent qu’à une seule chose : lorsque de nouveau arrivera la période de sécheresse, que les robinets soient secs. Et pourtant la période d’hivernage a été bien arrosée. Et pourtant, plusieurs “usines” de production d’eau potable ont été installées. Et pourtant, les compétences en matière d’eau ont bien été redéfinies par la nouvelle loi sur les compétences territoriales. Et pourtant, le nouvel exécutif Départemental en a fait sa première priorité, même si tout ne relève pas de sa compétence. Et pourtant, le nouvel exécutif Régional a souhaité s’impliquer dès les premières heures dans la création et le fonctionnement d’une structure unique de l’eau. Et Pourtant…

Les réponses sont parfois plus nécessaires que les questions. D’autant que les questions peuvent être pipées.On a assisté ces dernières semaines à une série de réunions et de décisions précipitées. Au point d’en oublier les consommateurs, leurs représentants, et même les différents salariés des structures de distribution d’eau. L’Etat, lui-même, a dû faire machine arrière en reportant la signature de l’arrêté de création de la structure unique de l’eau dénommée “Eaux de Guadeloupe”, tant sont nombreux les points restant à régler.

Souvent au Progrès Social, nous évoquons le pragmatisme du réel. L’illusion des promesses, surtout après les campagnes électorales, n’est pas la réalité. Le temps des politiciens plus préoccupés par les postes, n’est pas celui de la demande sociale, pressante. La politique c’est la prospection. Il faut en Politique, prévoir avant que les dommages deviennent irréversibles.

En réalité, rien n’a été fait de concret et de sérieux, avant et  pendant cette longue période électorale, pour nourrir le débat sur ces maux dont la Guadeloupe désespère.

C’est maintenant que l’on discute des modalités de fonctionnement de cette structure ? C’est maintenant que l’on commence à chercher le financement des 800 millions  nécessaires pour réparer les tuyaux ? C’est maintenant que l’on réfléchit à l’interconnexion entre les différentes intercommunalités pour la gestion de l’eau ? C’est maintenant que l’on pose la question du rôle des multinationales ?

Par contre, on occulte allègrement les énormes difficultés de gestion de la facturation. On met sous le tapis les dettes anciennes, les sommes perçues et jamais reversées pour la gestion de l’eau. Entre ceux qui n’ont toujours pas émis les factures de 2014, ceux qui ont promis de ne pas faire payer l’eau, ceux qui émettent des factures fantaisistes à plusieurs dizaines de milliers d’euros, il y a encore du pain sur la planche pour tout remettre à plat.

Il est peut-être temps, que les vrais leaders politiques imposent leur point de vue. Car tout cela a assez duré. Et si les citoyens ont voté, c’est bien pour avoir une direction, une voie nouvelle qui  éclaircit l’avenir de ce pays. Pourquoi tant de bégaiements ? A-t-on si peur d’ouvrir  cette boîte de Pandore ? Le  scandale de l’eau serait-t-il aussi terrifiant que celui de la SODEG et  des HLM ?Wait and see !

 RJC

 

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