En semaine 42, du 17 au 23 octobre, après 15 semaines ininterrompues d’amélioration progressive, les contaminations connaissent un net rebond ; à proximité des fêtes de la Toussaint qui donnent lieu à de nombreux rassemblements familiaux, ce rebond pourrait bien se poursuivre et s’amplifier. La population ferait bien de rester vigilante, de ne pas oublier l’utilité des gestes barrières, de se faire vacciner si elle ne l’est pas et de penser à procéder aux rappels.
Les chiffres sont revenus en S 42 à peu de choses près à leur niveau en S 38.
Le nombre de nouveaux cas détectés a atteint 415 alors qu’il était tombé à 290 en S 41. Une augmentation de l’ordre de 40% en une seule semaine pose sérieusement question. Elle ne s’explique pas en tout cas par l’émergence d’un nouveau variant, le lignage BA5 d’omicron étant toujours largement prépondérant dans les contaminations.
Le taux d’incidence (TI) pour 100 000 habitants qui était de 76,9 en S41 s’établit en S42 à 110,1 et se rapproche dangereusement de celui de la S38 (119,1).
Le taux de positivité des tests, 13,1%, dépasse même celui de la S38 (12,4%).
Enfin, le facteur de reproduction dit « R effectif », qui indique combien une personne atteinte de COVID en contamine d’autres, est remonté à 13,1. Un mauvais signal.
Alors qu’en S38, 8 malades seulement avaient dû être hospitalisés pour cause de COVID, et qu’aucun n’avait été admis en réanimation ou en soins critiques, en S42, il y a eu 19 nouvelles hospitalisations.
Au 25 octobre, le nombre des patients COVID hospitalisés en médecine conventionnelle s’élève à 18 et dépasse celui de la S38 (15). Les malades traités en réanimation sont au nombre de 31, soit à une unité près autant que 4 semaines auparavant (32 en S38). On recense 39 malades sous oxygène à, à comparer à 43 en fin de S38. Il y a toujours un décalage de quelques semaines entre le rebond des contaminations et les admissions à l’hôpital et il est donc à craindre que le nombre d’hospitalisations n’augmente sensiblement dans les prochaines semaines. S’il n’y a pas eu de décès de malades de COVID dans les établissements de soins en S 42, il se pourrait bien que le bilan, étant rappelé que l’augmentation des décès entre le 1er janvier et le 22 août 2022 en Guadeloupe a été évaluée à 16% par l’INSEE, ne s’alourdisse. Wait and see…
Le plus étonnant et aussi le plus dur à accepter me paraît être que la situation ait objectivement si peu changé entre 2021 et 2022. Le taux d’incidence en S42 était de 101,1 en 2021, le nombre de nouveaux cas détectés de 383 et le facteur R de 0,66. C’était mieux, nettement mieux même pour le facteur R qui est au double cette année.
Le rebond des contaminations et ses conséquences en termes de morbidité et de mortalité ne sont dus ni au hasard ni à l’opération du saint-esprit.
La vaccination peut paraître décevante du fait qu’elle ne permet pas à elle seule d’exclure tout risque de contamination et de transmission du virus et qu’elle a des effets limités dans le temps justifiant de fréquents rappels. Mais ce qu’il faut retenir est qu’elle permet d’éviter les formes graves et cela est essentiel dans une region où des facteurs de co-morbidité, tels qu’hypertension, diabète et obésité, exposent une fraction relativement importante de la population à un risque élevé de formes graves Avoir des réticences à la vaccination peut se comprendre mais refuser la vaccination est à la fois irrationnel et irresponsable. Malheureusement, je l’ai déjà écrit et le redis, elle progresse au compte-gouttes. Le pourcentage de la population de 12 ans et plus qui a reçu la 1ère dose de vaccin s’établit très exactement à 46,19% (à comparer à 46, 10% en S38) alors que les vaccins n’ont jamais manqué ni les moyens humains et matériels de les administrer. Quant au taux des personnes de 12 ans et plus ayant reçu la 2éme et la 3ème dose, ils sont respectivement de 44, 09 et 26,73%.
Qu’en sera-t-il dans les semaines prochaines ? Je ne me risque pas à jouer les Cassandre…