Les médias locaux en Guadeloupe font face à de nombreuses difficultés financières.

Les médias locaux en Guadeloupe font face à de nombreuses difficultés financières, en particulier les télévisions, en raison de l’étroitesse du marché de cette île. Cela est dû au fait que la Guadeloupe est une île à taille relativement petite, ce qui limite le nombre de personnes qui peuvent être atteintes par les médias locaux.

En outre, la presse en général connaît actuellement une période difficile non seulement en Guadeloupe, mais également dans le monde entier. Cette situation est due en grande partie à l’arrivée du numérique, notamment avec l’internet, qui a changé la manière dont les gens accèdent à l’information et qui a entraîné une baisse de la demande pour les médias traditionnels.

Depuis les 20 dernières années, de nombreuses chaînes de télévision en Guadeloupe ont fait faillite, notamment Archipel 4, L’A1 Guadeloupe, ATV, Guadeloupe Télévision et Alizés TV. Cette situation est due à plusieurs facteurs, notamment les coûts de production élevés pour produire des programmes de qualité, ainsi qu’à la dépendance des chaînes de télévision vis-à-vis des collectivités pour survivre.

Les chaines de télévision privées en Guadeloupe ne seraient pas en mesure de diffuser des programmes de qualité si elles n’étaient pas soutenues financièrement par les collectivités, qui lui versent entre 150 000 et 200 000 euros par an. Cela illustre bien les difficultés financières auxquelles font face les médias locaux en Guadeloupe, qui doivent souvent dépendre de subventions pour pouvoir continuer à exister.

Malgré ces difficultés, il est important de souligner que les médias locaux en Guadeloupe restent un élément essentiel de la vie de l’île et de la communauté guadeloupéenne. Ils jouent un rôle important en informant les habitants de l’île sur ce qui se passe dans leur région et en leur permettant de se connecter avec leur communauté.

Voici une liste de points à prendre en compte concernant les difficultés auxquelles sont confrontées les chaînes de télévision locales en Guadeloupe :

  1. La concurrence avec les panneaux publicitaires 4×3 qui envahissent le paysage guadeloupéen : ces panneaux peuvent être un obstacle pour les chaînes de télévision locales qui essaient d’attirer des annonceurs.
  1. Les conventions collectives des journalistes : en France, les journalistes font partie des professions les plus protégées. Cela peut poser des problèmes pour les chaînes de télévision locales en Guadeloupe qui ont des budgets plus limités et qui ont du mal à respecter les grilles de salaires fixées par ces conventions.
  1. Les coûts de production élevés : pour produire des programmes de qualité, les chaînes de télévision locales doivent dépenser beaucoup d’argent, ce qui peut être difficile à faire en raison de leurs budgets limités.
  1. La dépendance vis-à-vis des collectivités : de nombreuses chaînes de télévision locales dépendent financièrement des collectivités pour pouvoir exister, ce qui peut les rendre vulnérables en cas de changement de politique ou de réduction de subventions.
  1. La concurrence avec les médias numériques : avec l’arrivée d’internet et des réseaux sociaux, de nombreuses personnes accèdent désormais à l’information en ligne plutôt qu’en regardant la télévision, ce qui peut réduire la demande pour les chaînes de télévision locales et notamment en terme de revenue publicitaire.
  1. Les coûts de diffusion sur la TNT : diffuser sur la TNT peut coûter cher, avec des frais qui peuvent atteindre les 70 000 euros par an.
  1. 7. La diffusion en HD : pour être compétitifs, les chaînes de télévision locales doivent souvent diffuser en haute définition, ce qui implique des coûts supplémentaires pour l’acquisition et la diffusion de contenu en HD.
  1. La concurrence avec les chaînes nationales et internationales : les chaînes de télévision locales peuvent avoir du mal à concurrencer les chaînes nationales et internationales, qui ont souvent plus de moyens et une plus grande audience.
  1. Les droits de diffusion de contenu : les chaînes de télévision locales doivent souvent acheter les droits de diffusion de certaines émissions ou films, ce qui peut être coûteux.

Des perturbations économiques lié au contexte social et naturel aux Antilles

Il y a également d’autres frais qui sont considérés comme incompressibles et qui doivent être payés régulièrement, tels que les frais de personnel, les frais de location de studios et de matériel, etc.

Il arrive souvent qu’aux Antilles qu’il y ait des grèves et autres perturbations sociales qui peuvent affecter la productivité de l’entreprise et réduire les revenus publicitaires.

En effets ses événements sociaux freinent les déplacements par des barrages sur les routes ou par la fermeture des stations-services et paralyse ainsi l’économie locale.

De plus, les tempêtes et les cyclones qui frappent régulièrement les îles peuvent également avoir un impact sur les budgets et la consommation, ce qui peut obliger les dirigeants de chaînes de télévision en outremer à revoir leurs dépenses, sans parler d’autre élément à prendre en compte comme les élections ou le carême qui ne sont pas propice aux affaires.

Il est donc important pour les chaînes de télévision locales de planifier soigneusement leurs dépenses et de s’assurer qu’elles ont suffisamment de marges de manœuvre pour faire face aux aléas de l’environnement économique et aux frais incompressibles qui doivent être payés régulièrement. Cela peut leur permettre de mieux gérer leurs finances et de s’assurer qu’elles ont les moyens de poursuivre leur mission de diffusion d’information et de divertissement de qualité.

Une dépendance vis-à-vis des annonceurs

La dépendance des annonceurs peut être un problème pour les chaînes de télévision, en particulier en Guadeloupe où les budgets publicitaires sont souvent limités. Lorsqu’une chaîne de télévision dépend largement d’un seul gros annonceur, comme une mairie ou une collectivité, elle peut se retrouver dans une situation où elle doit maintenir une certaine objectivité dans le traitement de l’information sans déplaire à l’annonceur. Cela peut être difficile à gérer, surtout si la chaîne de télévision souhaite couvrir des sujets sensibles ou critiquer la gestion du territoire par des élus.

Il est fréquent que des chaînes de télévision en Guadeloupe se voient retirer leur contrat d’objectifs ou même voir leur contrat annulé pour avoir dénoncé des problèmes au travers de reportages. Cela peut être particulièrement difficile pour les chaînes de télévision locales qui dépendent largement de la publicité pour financer leur activité et qui peuvent avoir du mal à trouver de nouveaux annonceurs si leur contrat est rompu.

Un outil médiatique pour les élections

Ce qu’il faut comprendre c’est que les chaînes de télévision locales, même les plus petites, ont un impact sur les élections, qu’il s’agisse des élections municipales, régionales, départementales ou même de la chambre de Commerce et d’industrie. Elles peuvent aider à informer les électeurs et à influencer leur choix en couvrant les différents enjeux et en proposant des analyses et des débats.

C’est pourquoi il est essentiel que les chaînes de télévision en Guadeloupe puissent travailler de manière objective et indépendante, sans être trop dépendantes des annonceurs qui peuvent vouloir exercer une influence sur leur contenu.

Le pouvoir médiatique au travers de la télévision

Il est constaté que de nombreux chefs d’entreprise de premier plan ont investi dans des chaînes de télévision au cours des 20 dernières années, non pas dans l’espoir de réaliser des profits financiers, mais plutôt pour avoir un pouvoir d’influence sur les hommes politiques.

En possédant une chaîne de télévision, un chef d’entreprise peut utiliser cet outil comme moyen de pression auprès des institutions pour faire valoir ses intérêts et essayer de défendre les intérêts de ses autres entreprises.

Par exemple, un chef d’entreprise qui possède des hôtels ou des compagnies aériennes pourrait utiliser la télévision pour influencer l’opinion publique et tenter de faire changer d’avis les institutions concernant certaines décisions.

Il pourrait par exemple essayer de faire pression pour que des lignes aériennes soient rouvertes pendant une période de confinement. De même, un chef d’entreprise qui possède des entreprises de transport pourrait utiliser sa télévision pour obtenir des contrats de travaux de construction pour faire des routes ou des logements sociaux.

Il est important de souligner que cette pratique peut poser des problèmes éthiques et peut être perçue comme une forme de lobbying discret. Il est donc essentiel que les chaînes de télévision soient transparentes sur leurs sources de financement et qu’elles s’efforcent de traiter l’information de manière objective et impartiale, quelles que soient les pressions auxquelles elles peuvent être soumises

Malgré ces difficultés, les médias locaux en Guadeloupe restent cependant importants pour les habitants de l’île, car ils leur permettent de rester informés sur ce qui se passe dans leur région et de se connecter avec leur communauté. Il est donc important de soutenir ces médias afin qu’ils puissent continuer à remplir leur rôle essentiel dans la société guadeloupéenne.

Il est donc important de continuer à soutenir ces médias afin qu’ils puissent continuer à remplir leur mission de manière efficace.

David REGARD

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