Le Progrès Social.

Une plénière exceptionnelle, tant dans la forme que dans le contenu s’est déroulée le Vendredi 5 février 2016 au Conseil Départemental. Mais comment aurait-il pu en être autrement quand il s’agit de se pencher au chevet d’un pays en plein désarroi et qui confronté aux pires dérives, doute de lui-même.

Lors du débat du Programme Départemental d’Insertion (PDI) et du Pacte Territorial d’Insertion (PTI) 2016, c’est devant  tout ce que le pays compte comme décideurs publics (président de région, de communautés communes, représentant de l’Etat, de la Sécurité Sociale,  ….) que  la présidente Josette BOREL-LINCERTIN, s’est  particulièrement attachée, avec une extrême gravité,  à déplorer ces deux grands fléaux qui fragilisent le bien vivre ensemble dans notre archipel.

A savoir d’une part, le contexte socio-économique dégradé (50132 bénéficiaires du RSA fin 2015) qui nuit à une insertion sociale et professionnelle de nos jeunes  et qui favorise une forte criminalité (4 meurtres, en quelques jours). Et d’autre part, la nécessaire coordination et une indispensable évaluation,  de toutes les politiques visant d’une part à insérer les plus fragiles, mais aussi  à pérenniser l’emploi.

D’où un vibrant appel de la Présidente JBL au  renforcement de la logique participative avec les autres institutions qui interviennent dans le champ de l’insertion (EPCI, Pôle emploi, CAF, etc).

Notons que le Conseil Régional, qui s’est vu, attribuer des compétences exclusives en matière économique avec la loi NOTRé, porte dorénavant  une responsabilité toute particulière dans le développement économique et des entreprises.  La loi NOTRé en vigueur depuis le 7 août dernier interdit désormais au conseil départemental  d’intervenir directement sur l’économie. Mais qu’est – ce l’insertion s’est écriée  JBL sans l’implication et l’engagement déterminés du monde de l’entreprise, sinon une  compétence qui se résumerait à un simple traitement social et qui est vouée à réussir partiellement. Et donc, aussi, à échouer partiellement. Ce n’est plus acceptable. “C’est pourquoi, il nous importe au Conseil départemental de raccrocher les organisations représentatives des entreprises, qu’elle que soit leur taille, à la dynamique de l’insertion”. Notons aussi qu’au moment de la polémique autour du RSA sous condition, la  ministre des Affaires sociales Marisol Tourraine a déclaré, lundi 8 février, qu’il n’était “pas possible de conditionner le versement du RSA à l’exercice du bénévolat”, comme l’a décidé vendredi le Conseil Départemental du Haut-Rhin.

Dans cette logique pour un emploi effectif, il s’agit indubitablement  avec le  PTI d’optimiser les réponses en faveur de l’accès et du maintien dans l’emploi ; de valoriser les initiatives économiques et sociales en faveur de l’emploi ; d’améliorer les réponses aux freins périphériques d’accès et de maintien dans  l’emploi. 

“Comment mieux s’appuyer sur les clauses d’insertion dans les marchés publics ? Voilà, par exemple, un sujet de réflexion que nous pouvons aussi mettre sur la table…” a ajouté Josette BOREL-LINCERTIN

Dès lors la problématique à laquelle doit faire face nos institutions locales est bien celle de l’emploi pérenne, car l’insertion pour l’insertion c’est chayé dlo an pannyé c’est-à-dire pisser dans un violon. Nous L’avions déjà écrit dans ces colonnes, la situation économique et en particulier le fort taux de chômage, est intimement liée à la montée de la violence.  D’autant que la Guadeloupe ne fabrique pas des armes à feu et ne produit pas de cocaïne !

Par ailleurs si  on analyse un peu plus finement les crimes récents, on distingue bien une typologie particulière. Il s’agit de crimes qui sont liés soit à des conflits familiaux et de proximité soit à des crimes attachés peu ou prou aux trafics de stupéfiants. Les crimes commis dans le cadre familial ou de voisinage peuvent rarement être traités en amont par la force publique ou les institutions. Sinon en créant une situation de bien-être général qui fasse baisser les tensions familiales. Cette situation de bien-être général est obtenue soit par une forte amélioration de la situation économique (emploi, logement, loisirs) et la baisse du chômage soit par un traitement social coûteux (prestations sociales, emploi d’insertion etc…).

Par contre,  le traitement de la seconde catégorie de crimes résulte directement de la volonté et des moyens mis en œuvre par l’Etat. Surtout, quand il s’agit de couper l’arrivée en Guadeloupe de  bateaux  chargés de cocaïne et de ses dérivés. Quant il s’agit de filer les flux d’argent générés par ces trafics, c’est bien une prérogative de l’Etat. Alors posons la question ? L’Etat met-il en Guadeloupe tous les moyens pour combattre efficacement les trafics de stupéfiants alimentés depuis l’extérieur ?

La guerre contre les narco-trafiquants, si elle ne peut être gagnée, peut au moins être éloignée de nos côtes par la dissuasion et les contraintes infligées aux trafiquants. C’est aussi un puissant moyen de faire diminuer la violence, les trafics d’armes et in fine les crimes chez nous. Il faut donc s’en donner les moyens avant qu’il ne soit trop tard. D’ailleurs certains posent déjà la question : n’avons-nous pas déjà perdu cette guerre ?

 RJC

 

 

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