L’année 2023 s’est donc terminée en Guadeloupe dans une certaine sérénité, tandis que, de par le monde on n’entend que bruits de bottes et de canons.
Les guerres, les massacres des populations civiles en Afrique, au Moyen-Orient et en Europe de l’Est font aujourd’hui notre quotidien.
Sans oublier ces coups d’État qui interrogent sur la liberté des peuples et la fragilité des conquêtes démocratiques. Ce qui est grave c’est que nous nous habituons à ces tragédies comme si elles étaient la vibration naturelle de l’humanité.
C’est en ce sens que je vais porter ma contribution la semaine prochaine à Dakar aux 50e Assises de l’Union de la Presse Francophone dont le thème « Médias, Paix et Sécurité », est, on ne peut plus, d’actualité.
Un thème globalisant qui donne à réfléchir sur le rôle des médias et des journalistes dans la construction, partout, de la Paix, surtout en termes de responsabilité et d’engagement. Un thème que nous avons traité dans notre numéro 3458 du 23/12/2023 dans l’article : “Comment construire la paix ?”. La paix, un concept qui demeure encore trop souvent une illusion plutôt qu’une réalité que l’on vit tous les jours.
Trop de peuples, trop d’innocents, trop de personnes fragiles vivent encore dans le monde dans l’insécurité permanente. Insécurité physique et psychique mais également insécurité alimentaire et financière.
Ici la responsabilité des médias est fondamentale afin d’éclairer l’opinion sur ces enjeux. La guerre c’est imposer la paix des plus forts. Et l’arme médiatique est aussi redoutable pour la conquête de l’opinion. L’ennemi, celui qu’on abat est souvent le journaliste. Lutter contre la désinformation — et pas seulement durant des conflits armés —, dénoncer les discours belliqueux et de haine, combattre le populisme et la démagogie.
Il faut en effet pouvoir résister à la facilité que l’on trouve à travers les réseaux sociaux. Il faut également disposer de moyens pour faire face au contrôle des médias par quelques-uns. Si en temps de paix, il demeure difficile de garantir la pluralité des médias et la liberté d’expression, on mesure l’immensité de la tâche en temps de crise ou de guerre ? Ce sont des questions qui seront débattues, souvent âprement, au cours de ces Assises. Car la logique, les intérêts des uns peuvent se trouver en matière d’éthique et de finalités, aux antipodes des autres.
C’est dire la responsabilité des congressistes, venant des quatre coins de la planète, avec des voix et visions inéluctablement divergentes, mais qui auront le mérite d’être entendues. Et à défaut d’être entièrement partagées avec des contributions qui aideront à aplatir les divergences pour construire ensemble le meilleur. Pour les peuples et pour la paix ! Et notre profession !
Il y a lieu de se féliciter que cette année, c’est l’ancien président du Cap Vert, Jorge de Almeida Fonseca qui préside aujourd’hui la fondation « Liberté et démocratie » qui sera en charge de la conférence inaugurale. C’est le président de la République du Sénégal, Macky SALL en personne, qui ouvrira ces Assises tandis que le Premier ministre Amadou BA procédera à la clôture.
L’ancien Premier ministre de la Guinée (2022) et ancien secrétaire général adjoint de l’ONU, Mohamed BEAVOGUI interviendra également avec le Dr SECK Abdoulaye, ancien ministre de l’agriculture du Sénégal et membre de l’Académie Mondiale des sciences, dans l’atelier « Médias et sécurité alimentaire », dont j’aurais la charge et l’insigne honneur de présenter le rapport.
Le tout récent « Prix Albert LONDRES » 2023 (la plus haute distinction pour un journaliste), le jeune journaliste belge Wilson FACHE sera également de la partie. Le député français Bruno FUCHS, qui est secrétaire général de l’assemblée parlementaire francophone contribuera à ces Assises.
L’Union des Journalistes et des Médias Guadeloupéens (UJMG) que préside DURIZOT Jocelyn, membre du comité international de l’UPF, est affiliée à la prestigieuse Union de la Presse Francophone. L’Union internationale de la Presse francophone (UPF) est la plus ancienne association francophone de journalistes reconnue par les organisations internationales (ONU, UNESCO, ACCT.OIT.)
L’UPF (plus de 2 000 adhérents) ambitionne de réunir chaque année des journalistes, éditeurs, dirigeants de médias et experts venant de toute la francophonie pour réfléchir, débattre et échanger autour des grandes questions qui intéressent le développement de leur profession. C’est donc un lieu de réflexion sur les évolutions et les mutations qui bouleversent le monde médiatique et au-delà, toute la société.
C’est également un espace de défense de la liberté de la presse. Les adhérents de l’UJMG, malgré leurs faibles moyens financiers s’honorent à chaque édition, (Canada, Cameroun, Maroc (Rabat), Sénégal, Madagascar, Togo, Guinée, Arménie, Cameroun, Maroc (Benguerir)) à porter une contribution forte du pays de Guadeloupe. Notre archipel est dans le monde, il ne saurait se soustraire aux problématiques sensibles et complexes de la planète.
RJC