La Guadeloupe est, à l’instar de la Martinique, un département vieillissant et le nombre de décès augmente donc mécaniquement chaque année. Entre 2018 et 2019, le nombre de décès a crû de 5,7%. L’année 2020 ayant été marquée par la pandémie de coronavirus, on est curieux de savoir si et dans quelle proportion la mortalité a augmenté, et si l’évolution est comparable à celle des 4 autres DOM et à celle la France hexagonale.
Selon les données de l’INSEE, la mortalité a augmenté de 7% en Guadeloupe entre 2019 et 2020 ; c’est à peine plus (+1,3%) qu’entre 2018 et 2019. Au total, 154 personnes atteintes de COVID sont décédées dans les établissements de soins en 2020. Ce n’est pas rien mais dans l’indifférence générale et sans qu’on nous en ait donné les raisons, les décès avaient crû de 11% entre 2015 (2906 décès) et 2016 (3227).
En Martinique, curieusement, alors que la hausse des décès entre 2018 et 2019 approchait 10%, elle n’est en 2020, en dépit de la pandémie, que de 1%. A la Réunion aussi, la hausse ne dépasse pas 1% en 2020 alors qu’elle a atteint 24% à Mayotte. La Guyane fait exception puisqu’elle est le seul DOM touché par le coronavirus qui a enregistré une diminution de sa mortalité (-8%).
Au niveau national, la surmortalité en 2020 est chiffrée à 53900. C’est entre le 1er septembre et le 31 décembre qu’elle a atteint son paroxysme avec un excédent de 33000 décès. Géographiquement, 5 régions de l’Hexagone sont concernées : l’Ile-de-France (+18%), Auvergne-Rhône-Alpes (+14%), Grand-Est (+13%), Bourgogne-Franche-Comté (+11%) et Hauts-de-France (+10%). A l’inverse, la Bretagne, la Nouvelle Aquitaine, les Pays de Loire, l’Occitanie, à l’instar de la Martinique, de la Réunion et de la Guyane, n’ont pas connu de hausse (du moins de hausse sensible des décès).
Certaines régions de l’Hexagone ont connu des périodes dramatiques à certains moments de 2020. Ainsi, les décès avaient augmenté, par rapport à la même période l’année précédente, au cours des mois de mars et d’avril de 90% en Ile-de-France et de 55% dans le Grand-Est, et, à partir de septembre, de 38% en Auvergne-Rhône-Alpes, de 26% en Bourgogne-Franche-Comté et de 21% en région PACA.
La Guadeloupe n’a pas été épargnée et il faudra en connaître les causes. Mais sa situation reste enviable en comparaison des régions de l’Hexagone les plus et le plus durement frappées par le virus scélérat et de Mayotte.