Un chantier aux visages multiples qui est censée, à partir de 2022, de rehausser le niveau de protection de nos interactions en ligne. Mais le succès auprès des citoyens de l’identité numérique – que l’État a tenté plusieurs fois ces dernières décennies de mettre sur les rails – vu à notre avis, la fracture générationnelle, la défiance, dépendra du bon dosage entre sa simplicité, son utilité et son niveau de sécurité.
Pour rappel, le chantier de l’identité numérique a connu de nombreux aléas depuis la naissance de l’informatique. À tel point que le gouvernement Ayrault a amorcé en 2013, un virage à 180 degrés. Il n’est plus question de mettre au point une carte d’identité électronique, mais de s’appuyer, dans l’esprit naissant de l’État plate-forme, sur une diversité d’identités numériques dont l’utilisation doit être facilitée via une même plate-forme.
Le recours à la reconnaissance faciale pour vérifier l’identité des utilisateurs lors de la génération de l’identité numérique à partir d’un titre électronique a été vertement critiqué par les associations de défense des libertés sur Internet. La solution devrait s’appuyer sur la future carte d’identité électronique des Français.
Disons – le. Si le chantier est si compliqué, c’est parce que l’identité numérique touche à ce qu’il y a de plus intime et qu’elle rassemble autour d’elle toute une série d’attributs et de données personnelles dont l’informatisation fait craindre leur mise en danger. Il y a aussi une certaine défiance « habituelle » à l’encontre de l’emprise de l’État.
Pour rassurer l’identité numérique pour une large adhésion devrait être la clé de la sécurisation de nos interactions en ligne, et donc de la lutte contre la fraude et les usurpations d’identité.
Dans l’attente, l’identité sécurisée garantie par l’État, les banques développent leurs propres systèmes d’authentification, tandis que les géants américains Google et Facebook gagnent du terrain. C’est donc, aussi et avant tout, un enjeu de souveraineté de l’État dans le monde numérique, État qui a intérêt à agir rapidement s’il ne veut pas laisser la main à des géants du numérique dont la commercialisation des données est le fonds de commerce .L’identité numérique ne sera lancée au mieux qu’à la fin de l’année. Et uniquement sur smartphone dans un premier temps. Wait and see !