“Ce séminaire nous permet d’avoir une vision plus optimiste, conclue Odile Lapierre directrice de l’AFD en révélant une richesse d’idées en matière de développement. On a entendu des exemples formidables et encourageantes par exemple sur l’industrie du film, le tourisme, le low cost, le développement durable… mais il manque le liant à tout cela pour aller vers un vrai projet de territoire.” Il s’agirait effectivement de trouver un dénominateur commun à tous ces projets comme lorsque la CANBT parle de “projet de territoire propre”, c’est à dire la volonté d’être à la fois attentif à l’environnement mais aussi à l’identité propre de son territoire. Ce concept repose sur les potentialités du territoire tout en sauvegardant ses qualités. Et c’est ainsi que seront plantés 10 000 pieds de pois d’angole, que sera lancée une plate forme pour accompagner les porteurs de projets et des espaces de “co working”. Les différentes tables rondes ont permis de débattre autour du nouvel outil portuaire, soit 87 millions d’euros d’investissement d’ici 2020 avec l’objectif de développer des marchés internationaux et de favoriser le trafic de redistribution. Joël Raboteur, maitre de conférence à l’université a donné sa vision du Jarry de demain : ceinture verte (corridor écologique) pour protéger la mangrove, la fin du développement anarchique mais une orientation plus prégnante vers les énergies renouvelables et la construction de bâtiments HQE. Cap Excellence a notamment présenté son plan d’action stratégique (PASEC) qui doit servir “d’amorceur d’idées” non pas en se substituant à l’initiative privée mais en l’accompagnant au travers 55 fiches action dont la requalification de zones d’activité économiques pour faciliter la création d’entreprises, à commencer par le prochain centre commercial de Dotémar. Mais une des révélations de cette journée fut sans nul doute la présentation du potentiel de Marie Galante par le sénateur maire de Saint-Louis, à travers un économie intégrée et solidaire et une identité : l’île du tourisme durable et en faire un territoire à énergie positive avec des idées comme, une ouverture sur la mer avec la croissance bleue, une hôtellerie haut de gamme, un service public aérien et maritime inter iles pour lutter contre le désenclavement et faire du port de Folle Anse un port franc. Et Justine Bénin, conseillère départementale de présenter le concept ESS Economie solidaire et sociale, lequel doit contribuer à maintenir et même créer des emplois. Il repose sur l’économie de la cohésion en créant des liens et des ponts et par la mise en cohérence des dispositifs de financement de tous les secteurs de l’ESS. En un mot la co construction. Car c’est bien cette notion de “co construction” qui a dominé les débats.
Se développer autour d’un pôle fédérateur
Toutes ces initiatives ont vocation à améliorer l’attractivité de notre territoire mais il faut aussi s’interroger sur la nécessité de mettre en œuvre des relais de croissance et surtout structurer une stratégie commune autour de quelques actions phares. ” L’AFD va continuer à financer des projets comme elle l’a toujours fait, poursuit Odile Lapierre, mais nous chercherons aussi à répondre à certaines urgences comme par exemple éviter que le modèle économique Guadeloupéen ne s’essouffle trop comme cela risque d’arriver. L’AFD est avant tout là pour accompagner les collectivités dans la recherche d’un nouveau modèle de croissance et nous financerons tous les projets qui s’inscriront dans cette démarche”. Et Willy Angèle, chef d’entreprise, ex président du MEDEF Guadeloupe, d’enchainer en guise de conclusion :” L’argent il y en a mais on ne sait pas comment s’organiser pour le mobiliser et ensuite il faut qu’on arrête de penser à un modèle économique fondé sur les subventions. Tout au long de cette journée il a été tenu un langage de vérité, sans concession et au final une seule conclusion s’impose : C’est de notre seule responsabilité de construire un nouveau modèle économique plus ambitieux et mieux adapté à la réalité locale.