L’Éducation et même au sein de la famille est un enjeu politique et hélas politicien. Il n’y a de bons citoyens que des citoyens, mais bien éduqués, bien informés . Donc concernés . L’éducation est l’apprentissage et le développement des facultés intellectuelles, morales et physiques. Et surtout civiques car nous vivons en société. L’éducation a pour but de faire progresser, améliorer et penser par soi-même d’un sujet et la création de cultures. Mais combien d’enfants sont encore privés d’éducation, en raison des conflits armés et des mal gouvernances.
L’éducation, un acte de foi en l’autonomie et en la raison.
Combien de citoyens devenant obsolètes, mis hors circuit avec la dictature du « numérique ». L’éducation ne se limite pas surtout pas à l’instruction stricto sensu qui serait relative seulement aux purs savoir et savoir-faire. Elle vise également à assurer à chaque individu le développement de toutes ses capacités (physiques, intellectuelles, morales et techniques). Ainsi, cette éducation lui permettra d’affronter sa vie personnelle, de la gérer en étant un citoyen responsable dans la société où il évolue. Bientôt la rentrée et les exploitations honteuses car partisanes et électoralistes. Je ne peux résister ici ( et ce d’autant que durant plus de 4 décennies, exerçant au Collège Jean Jaurès du Baillif ) de porter à votre réflexion, ce texte majeur de Jaurès sur l’éducation
Jean Jaurès
Messieurs, on n’enseigne pas ce que l’on veut ; je dirai même que l’on n’enseigne pas ce que l’on sait ou ce que l’on croit savoir : on enseigne et on ne peut enseigner que ce que l’on est.
J’accepte une parole qui a été dite tout à l’heure, c’est que l’éducation est, en un sens, une génération.
Je n’entends point par-là que l’éducateur s’efforcera de transmettre, d’imposer à l’esprit des enfants ou des jeunes gens telle ou telle formule, telle ou telle doctrine précise.
L’éducateur qui prétendrait ainsi façonner celui qu’il élève, ne ferait de lui qu’un esprit serf. Et le jour où les socialistes pourraient fonder des écoles, je considère que le devoir de l’instituteur serait, si je puis ainsi dire, de ne pas prononcer devant les enfants le mot même de socialisme.
S’il est socialiste, s’il l’est vraiment, c’est que la liberté de sa pensée appliquée à une information exacte et étendue l’a conduit au socialisme. Et les seuls chemins par où il y puisse conduire des enfants ou des jeunes gens, ce serait de leur apprendre la même liberté de réflexion et de leur soumettre la même information étendue.
Messieurs, il en est de même d’une nation et il serait puéril à un grand peuple d’essayer d’inculquer, aux esprits, à l’esprit de l’enfance, selon l’ombre fuyante des événements ou les vicissitudes d’un gouvernement d’un jour, telle ou telle formule passagère.
Mais, il reste vrai que l’éducateur, quand il enseigne, communique nécessairement à ceux qui l’écoutent, non pas telle ou telle formule particulière et passagère, mais les principes essentiels de sa liberté et de sa vie.
Eh bien ! messieurs, il en est des nations comme des individus et lorsqu’une nation moderne fonde des écoles populaires, elle n’y peut enseigner que les principes mêmes selon lesquels les grandes sociétés modernes sont constituées. ..
L’idée, le principe de vie qui est dans les sociétés modernes, qui se manifeste dans toutes leurs institutions, c’est l’acte de foi dans l’efficacité morale et sociale de la raison, dans la valeur de la personne humaine raisonnable et éducable.[…]
L’exercice de la souveraineté, l’exercice de la puissance politique dans les nations modernes n’est subordonné à aucune formule dogmatique de l’ordre religieux ou métaphysique. Il suffit qu’il y ait des citoyens, il suffit qu’il y ait des êtres majeurs ayant leur liberté, leur personnalité et désireux de mettre en œuvre ce droit pour que la nation moderne dise. Voilà la source unique et profonde de la souveraineté.
DURIZOT JOCELYN ( Professeur- formateur, classe exceptionnelle à la retraite)