EDITO : RODES Jean-Claude.

Jean Louis Debré l’ex-président du conseil constitutionnel, extrêmement critique envers la classe politique et le spectacle qu’elle en donne, a raison “Quand on veut être président de la République, on doit avoir le sens de l’Etat.”.  C’est tout aussi vrai  chez nous,  pour ceux qui ont en charge l’intérêt  général et qui s’acharnent à donner  une pitoyable  image de la noblesse de la politique, alors  que les choses ont été pourtant dites par le verdict populaire. Le peuple est en attente légitime de solutions concrètes de ses élus, majorité et opposition confondues. D’autant qu’elles appartiennent toutes deux à la mouvance dite progressiste, qu’elles ont toutes deux  une grande responsabilité dans l’insoutenable crise économique, morale et sociétale qui désoriente notre jeunesse et frappe violemment les plus vulnérables de nos concitoyens. C’est dire que les querelles politiciennes, stériles, frisent l’indécence pour l’image de notre pays. Elles doivent cesser.

Jean Louis Debré dresse un constat implacable de la classe politique.  A droite, la crise est pathétique. Les candidats à la primaire proposent tous la même chose et ne “cessent de se dénigrer entre eux”, “en face, au PS, ils prennent un malin plaisir à se combattre”.

Au Progrès Social, nous ne cessons de le dire. Quand la croissance qui ne se décrète pas,  n’est pas au rendez-vous depuis des décennies, et que les promesses soporifiques ne parviennent  pas à relever les défis et répondre aux véritables enjeux, l’ennemi du politique  ce n’est pas son concurrent.   C’est d’abord et avant tout le chômage, source de violence, d’instabilité et de mal vivre.

Dans ce larèl Chalus n’a pas triomphé de LUREL. C’est le chômage persistant et aggravé, corollaire  d’une croissance qui n’est décidemment pas au rendez- vous,  ainsi que quelques erreurs de stratégie qui pour parler vulgairement a eu sa peau. Tout comme le chômage a eu hier la peau de Sarkozy,  et peut-être demain celle de Hollande. Dans tous les pays où les révolutions sociales ont apporté des roses, mais avec beaucoup trop d’épines, la jeunesse qui veut aussi, vivre sa vie, “autrement”, n’en a cure des dogmes idéologiques, des conducator, guide suprême, lider maximo et autres  hommes providentiels qui  entendent, comme jadis Jeanne la pucelle,  des injonctions divines pour sauver pèp la ! Dans nos pays laïcs, si nos  politiques fréquentent aussi assidument les églises, est- ce pour converser encore davantage avec le divin ? Est-ce à dire que Dieu par leur bouche parlerait au peuple !  Et qu’une fois élus, ils n’auraient de compte à rendre, (avec leurs conseillers  non élus), qu’à leur conscience éclairée par Dieu, et non au peuple éduqué,  instruit  et informé !

Quand l’intérêt de la Guadeloupe commande, au Progrès Social journal doyen, fondé en  1957 qui en est à son 3070 numéro, nous entendons nous aussi des voix et pas seulement dans nos songes ou pire cauchemars !  Quand les politiques, les populistes, et les idéologues, instrumentalisent la passion, la crédulité des masses,  pour justifier leur impossibilité à faire, et à fédérer, il arrive que le peuple divisé se déchire en partisans jusqu’à s’entretuer. Comme on le voit encore de nos jours dans bon nombre de pays, l’instabilité politique est le pire des malheurs. Car lorsqu’on désigne à la vindicte les coupables, les complices (souvent la presse) les traitres, les amuseurs publics, l’ennemi qu’il faut dékalbandé, fann kyou ay, bâillonner, discréditer, diaboliser, on s’expose au retour de bâton. Oui, si cela est arrivé  ailleurs, cela peut aussi arriver chez nous.  Dans une démocratie respectueuse, le rôle des contre-pouvoirs, sont les meilleures garanties de la liberté. Car aucun exécutif ne peut faire seul et bien ! ?

Réjouissons-nous que l’Union des Journalistes et des Médias Guadeloupéens (UJMG), regroupant en son sein plus de 40 confrères de médias différents, entend dans la transparence  et la responsabilité, jouer avec une farouche détermination son rôle de  lanceur d’alerte. Citoyen donc responsable ! Son président J. DURIZOT et son porte-parole Jean-Claude RODES ont été reçus, malgré un calendrier surbooké par tous les principaux responsables institutionnels (Préfet, Présidente du conseil départemental, Président du Conseil régional sortant…). L’UJMG affirme ici, porter toute son énergie pour inviter nos responsables à se ressaisir dans leur aveuglement  et ressentiments narcissiques et  funestes ! Gardons- nous d’une crise politique !

Une crise politique, oui est bien plus redoutable qu’une crise sociale. La crise politique discrédite la noblesse de la politique et favorise le triomphe des populistes et des «yaka». Elle entraîne des dommages collatéraux insupportables pour la population, l’image du pays,  avec des grèves, des manifestations, des mouvements sociaux, des émeutes ou, plus grave, une révolte ou une guerre civile ! OUI, comme j’ai eu encore à le dire  lors de mes interventions à Canal 10 ou à Guadeloupe 1ère, mais aussi lors des congrès internationaux,  jamais  dans notre pays, le rôle d’une presse citoyenne et responsable, chatouilleuse sur les principes déontologiques  allant de pair avec la liberté d’expression,  jamais ce rôle n’a été aussi précieux ! Lorsqu’on piétine les valeurs, lorsqu’il  n’y a pas de vision, le peuple meurt !

 

 

 

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