Salles de cinéma recherchent public désespérément

Il y a juste deux ans, en plein festival de Cannes alors que la France entière consacrait le 7ème art, une  nouvelle a fait l’effet d’une bombe à Basse-Terre : le cinéma  le  « d’ARBAUD » a fermé ses portes, faisant de Basse-Terre le seul chef–lieu de département et de région française et le seul pôle universitaire sans salle de cinéma. Incroyable ! Intolérable ! Invivable !

 Les cinéphiles se sont rapidement mobilisés et organisés ; une association  a été créée : l’ADADA. Une lettre ouverte publiée dans « 7 magazine » dénonçant cette situation incroyable a été envoyée par l’ADADA à tous les parlementaires, ministres et  élus locaux. Grâce à l’aide de la Région, le d’Arbaud a été sauvé et  les « jeudis du d’Arbaud » à 19h  se sont mis en place, avec une programmation de grande  qualité.  Quelques titres : « Les enfants invisibles », « Le discours d’un roi », « Le bonheur d’Elza », « Black Swan » ; et  un festival  de courts métrages dont, « Fichues racines ».

 

                       L’Archipel, scène nationale, propose depuis plusieurs années, au moment du festival de Cannes, un regard sur le festival de l’année d’avant. Cette année, nous avons eu en VO du 12 au 21 mai 9 films dont Oncle Boonmee, palme d’or, Biutiful, prix d’interprétation masculine pour Javier Bardem, Poetry, prix du scenario, Copie conforme, prix d’interprétation féminine pour Juliette Binoche, Des hommes et des dieux, grand prix, Tournée, prix de la mise en scène.

           Un bonheur, un  régal pour les amateurs de cinéma !

 

                       Mais alors comment se fait-il que les jeudis du d’Arbaud et l’Archipel ne  fassent presque jamais salle pleine ? et que parfois la salle soit à moitié ou même aux ¾ vide ?  Manquons-nous d’amateurs du 7ème art en Basse-Terre ? Dans la négative, comment réveiller les ardeurs des cinéphiles endormis ?  Ce n’est vraisemblablement pas le prix des places  qui est dissuasif car il est modique (6,50€ au d’Arbaud et des « pass » avantageux  à l’Archipel). Alors quoi ? Une information insuffisante ou inadaptée ? Un public potentiel en état de léthargie ?  Oui, je crois que c’est ça le problème.

 

                       Il est vrai  qu’on entend souvent dire  qu’il ne se passe rien au plan culturel  dans la ville chef-lieu, « Basse-Terre ville d’art et d’histoire » qu’on qualifie d’assoupie.  Tout se passe comme si cette réputation avait une fois pour toutes pris le dessus sur les heureuses initiatives évoquées ci-dessus.

                      

C’est dommage car la vie culturelle se nourrit de la vitalité et de la gourmandise de son public. Allons PUBLIC, ressaisis-toi ! Reviens à la lanterne magique

 

  

Danièle DEVILLERS

  

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