Exposition à l’Orangerie du Sénat.

 OMA : Le Sénat présente

OUTRE-MER ART CONTEMPORAIN

10 juin>8 juillet 2011 à l’Orangerie du Sénat

Entrée libre 11h-20h

Fondation CLEMENT

Ainsi se présente l’affiche de cette exposition organisée par la Fondation CLEMENT  dans le cadre de l’année 2011, année des OUTRE MER avec pour commissaire Tran Arnault, dans l’Orangerie du Sénat et le jardin du Luxembourg.

Cette manifestation offre au regard et à la réflexion des visiteurs une centaine d’œuvres de 22 artistes de Guadeloupe, Guyane, Martinique et de la Réunion. Le cadre est prestigieux, lumineux, aéré et les œuvres bien mises en valeur.

Sept artistes représentent la Guadeloupe qui est ainsi proportionnellement en situation de force : par ordre alphabétique, Thierry Alet dont la structure monumentale de résine rouge BLOOD installée dans le jardin appelle paradoxalement au jeu de l’escalade les jeunes promeneurs ; Jean-François MANICOM avec d’immenses photographies en couleur de ciels prémonitoires ; Nicolas Nabajoth avec ses représentations et ses interrogations sociétales sur photographies grand format en noir et blanc ; Bruno Pédurand avec des piliers évocateurs d’un temple antique chargés de signes appelant à la méditation sur l’histoire et la place de l’homme dans la société ; Michel Rovelas avec de grande toiles peintes représentant les voix sans bouche que donne à entendre la télévision dont l’écran est tracé en blanc sur chacune des œuvres et qui offre à ses spectateurs leur  « prêt à penser » quotidien ; enfin, the last but not the least, juste en face de l’entrée, les ponts qui ne mènent nulle part parce qu’ils sont inachevés ou partiellement détruits, peints en gris/blanc/bleu par Philippe Thomarel.

 En même temps que j’allais relever avec acrimonie que tous ces artistes sont des hommes, je dois à la vérité de préciser qu’une artiste de sexe féminin a été miraculeusement admise : Cynthia Phibel qui donne à voir l’immensité et l’infini du ciel et de la mer.

Mais une et une seule, c’est très et trop peu…et ce d’autant plus que la même constatation a été faite pour les trois autres DOM : une seule femme, Stéphanie Hoareau, représente la Réunion et aucune artiste la Guyane et la Martinique. Est-ce un  manque de talent qui expliquerait cette situation ? Personne ne peut y croire.

Et une autre question vient aussitôt à l’esprit : Comment, par qui, selon quelles modalités et sur quels critères  ont été choisis les artistes ? Il y a des absents de talent et de renom et même si « choisir c’est éliminer », on aimerait savoir et comprendre.

On peut également se demander si c’est une bonne ou une fausse bonne idée de « mettre dans un même sac » des artistes de Guyane, Guadeloupe, Martinique et Réunion. Qu’y a t-il dans ce choix  de pertinent en dehors de la logique administrative, celle des DOM et d’une  opportunité à saisir : l’année des OUTRE-MER ? L’existence d’une spécificité créatrice ou même d’affinités particulières entre les artistes exposants ne saute pas aux yeux des visiteurs et aucun d’entre eux n’en a d’ailleurs relevé sur le livre d’or. Il est écrit sur un des panneaux par le commissaire Tran Arnault qu’il eut été inconcevable de regrouper des artistes de Lyon, Lille et Marseille. C’est  une affirmation discutable ; il semble tout à fait concevable de regrouper des artistes de toutes les régions de France continentale et d’outre- mer à condition de le faire sur un thème déterminé.

Comme l’a écrit Boileau dans l’art poétique « Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement. Et  les mots pour le dire arrivent aisément. »  Plusieurs visiteurs ont noté sur le livre d’or, peut-être un peu sévèrement certes, que les commentaires proposés sur les murs et cloisons étaient prétentieux. Il arrive il est vrai parfois que la vacuité de la pensée se cache derrière la prétention des mots. C’est dommage mais peut-être était-ce une gageure que de réaliser un texte court sur des œuvres aussi disparates.

Mais ne boudons pas notre plaisir. Cette exposition aura eu le grand intérêt de faire découvrir au public, en espérant que celui-ci ait été élargi à des personnes de la France hexagonale sans lien avec les DOM,  une autre facette que celle d’une destination touristique illustrée de plages de rêve et de palmiers. OUI, il existe une vie culturelle dans les DOM et en particulier une création d’art plastique. Mais ce ne sera pas toujours l’année des OUTRE-MER  et tant qu’il y aura si peu de galeries dans les DOM, cette facette restera plus ou moins cachée et  les artistes auront du mal à se faire connaître et reconnaître.

Héloïse

 

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