Suite à l’annonce de la fermeture de la première année de la Licence Arts du spectacle et Patrimoines culturels immatériels Saisissant l’opportunité de la réunion du Conseil d’administration de l’Université des Antilles qui se tient ce lundi 22 février 2021, les parlementaires soussigné(e)s font part de leur positionnement sur la fermeture annoncée de la première année de la licence Arts du spectacle et patrimoines culturels immatériels, et demandent au président de bien vouloir réexaminer cette affaire avec bienveillance et dans un réel souci de ramener la concorde au sein des instances du Campus de Saint-Claude.
Les parlementaires soussigné(e)s ont pris connaissance du publi-reportage publié par le Président de l’Université des Antilles dans le quotidien local du 5 février 2021, présentant un ensemble d’arguments en faveur de la suppression de cette première année ADS PCI ; Nous prenons acte de cette information, sans pour autant y adhérer.
Nous avons également rencontrés de très nombreux acteurs et partenaires, intéressés à l’existence et au fonctionnement de cette filière qui, à l’unanimité, s’étonnent de cette décision unilatérale et plaident pour le maintien de cette filière.
En effet, nous réaffirmons que la cohérence d’un véritable projet de développement culturel en Guadeloupe, passe nécessairement par l’existence et la pérennisation d’une filière des Arts du spectacle, en son sein, et que l’Université des Antilles a la vocation et la légitimité, pour l’organisation puis la dispense d’un enseignement supérieur spécialisé et de qualité optimale.
C’est d’ailleurs à cet effet, que la licence Arts du spectacle et Patrimoines culturels immatériels assortie de son programme, a obtenu dès juillet 2018 une accréditation formelle du ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation.
En notre qualité, notre premier devoir est d’alerter sur les incidences et conséquences de la fermeture de cette première année, qui emporte, quoi qu’on en dise, suppression totale de la filière. Nous déplorons expressément cet anéantissement.
Aujourd’hui, qui les étudiants, qui les enseignants, qui les professionnels du secteur manifestent leur volonté de voir pérenniser la filière Arts du spectacle en Guadeloupe qui plus est, de la voir complétée à court terme pour prétendre à un cursus complet Licence-Master-Doctorat (LMD).
Les uns rappelant les raisons du choix porté initialement sur la création de ce parcours généraliste, précieux et prisé dans le système universitaire français, les autres, démontrant l’attrait constant suscité par ce cheminement universitaire intellectuel, limité à 40 places en 1ère année en dépit de la centaine de candidatures annuelle.
Enfin, de rappeler qu’avec l’inscription en 2014 du Gwoka au patrimoine culturel immatériel de l’Humanité, et la reconnaissance du Zouk au titre des musiques internationales, que la Guadeloupe ne puisse se permettre de se priver – encore moins en cours de contrat – d’enseigner et d’encourager la recherche particulièrement s’agissant des cultures caribéennes.
La question du manque de moyens humains et matériels relevés à des degrés divers par les différents acteurs des Arts et du spectacle – relevant des obligations de l’Université des Antilles – ne pouvant à elle seule, justifier de cette amputation intellectuelle, culturelle et artistique, tant les solutions existantes ou à créer sont multiples, si tant est que la volonté y soit.
La suppression pure et simple de la filière Arts du spectacle entrainera de facto une rupture du pacte de confiance, noué depuis tantôt avec les familles, les étudiants de Guadeloupe et plus largement de la grande région.
Nous insistons pour que l’Université des Antilles se donne les moyens de conserver cet atout, en l’organisant et le structurant mieux, car le vivier d’écoliers, de collégiens, de lycéens – futurs étudiants – d’étudiants et de professionnels des Arts du spectacle est bien au cœur de cette décision.
Les constats manifestement dressés doivent laisser place aux mesures correctives adaptées sans qu’aucune querelle de personnes ne puisse hypothéquer l’avenir de nos jeunes et « emboliser » le devenir de la filière culturelle du pays Guadeloupe. En notre qualité, nous affirmons qu’il est plus qu’urgent de s’entendre pour poursuivre cette ambition collective et légitime.
Aussi, nous sollicitons que le premier acte de cette initiative commune pour la sauvegarde de la filière Arts du spectacle de Guadeloupe soit la réouverture des inscriptions au titre du PARCOURSUP en première année de Licence au sein de la faculté Roger THOUMSON.
Extrêmement convaincus que les instances départementales et régionales ne soient pas insensibles à cet enjeu, nous nous engageons à les solliciter instamment aux fins d’accompagnement dans cette urgente démarche salvatrice.