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Basse-Terre, le 7 août 2011
Depuis plusieurs semaines, des bancs d’algues brunes, dites «des Sargasses », en provenance du large, s'échouent sur les côtes de Guadeloupe. La tempête Emily a renforcé ce phénomène en ramenant des bancs d'algues sur les côtes.
Il s'agit d'un phénomène naturel, mais dont l'ampleur est cette année exceptionnelle.
1/ Risques sanitaires
Les algues brunes ne présentent pas de risque sanitaire dans l'eau, notamment dans les ports. Toutefois, en cas de forte concentration dans l'eau, elles peuvent rendre la baignade impraticable et donc dangereuse.
Par ailleurs, lorsqu'elles s'échouent sur les plages, leur décomposition est suceptible de dégager de faibles doses d'hydrogène sulfurée (H2S), à l'origine d'une odeur « d'oeuf pourri ».
Les premiers résultats des mesures de taux d'hydrogène sulfuré réalisés par l'ARS et le SDIS à proximité des tas d'algues menés sur les plages d'Anse Maurice à Petit-Canal, de la Porte d'Enfer à Anse-Bertrand et de Roseau à Capesterre Belle-Eau montrent des niveaux très faibles d'émission d'H2S. Tous les prélèvements effectués à 1,5 mètre des tas sont inférieurs à 1 ppm (partie par million), seuil limite de détection par les appareils de mesure du SDIS. Pour les prélèvements effectués à 10 centimètres au-dessus des tas, les prélèvements sont également inférieurs à 1 ppm pour les sites d'Anse Marcel et de Roseau, et compris entre 3 et 24 ppm pour la plage de la Porte d'Enfer, probablement en raison de la configuration des lieux (plage protégée du vent) et de la forme des tas d'algues. Les relevés montrent également que dès qu'elles sont sèches, les algues n'émettent plus d'H2S.
Les taux relevés sont donc très inférieurs aux différents seuils de danger : seuil d'effets létaux à 668 ppm pour une exposition de 10 minutes, seuil d'effets irréversibles à 150 ppm pour une exposition de 10 minutes, seuil d'irritation des muqueuses oculaires et respiratoires à 50 ppm pour une exposition d'1 heure.
Toutefois, pour les personnes les plus sensibles (personnes ayant des difficultés respiratoires, asthmatiques, personnes âgées, nourrissons, femmes enceinte, etc.), même à des faibles doses, l'inhalation de ce gaz peut produire des irritations des yeux et des voies respiratoires. Il est donc déconseillé de s'approcher des tas d'algues en décomposition.
2/ Actions menées par l'Etat
Afin d'apporter l'expertise nécessaire aux communes confrontées à cette problématique, l'Etat mène les actions suivantes :
1. Des survols en hélicoptère et en avion des côtes de Guadeloupe sont organisés pour suivre l'évolution du phénomène. Par ailleurs, une veille sur la situation en haute mer est réalisée en lien avec le comité des pêches.
2. Poursuite de la campagne de mesure du taux d'hydrogène sulfuré à proximité des tas d'algues par l'ARS et le SDIS.
3. Des consignes ont été données aux maires pour informer les usagers des plages et, si la baignade devient impraticable sur certains sites, interdire celle-ci temporairement. Par ailleurs, il leur a été conseillé pour les seuls sites les plus fréquentés par le public, de ramasser les algues et/ou de les épandre pour qu'elles sèchent plus rapidement. Epandues en couche de 10 cm, les algues sèchent en moins de 48 heures et se désagrègent.
4. Une cellule d'expertise de la DEAL, en lien avec la DAAF, l'ARS et la Direction de la mer, se tient à disposition des maires pour la réalisation des diagostics ciblés et les conseiller sur le terrain pour les opérations de nettoyage et d'épandage.
Cabinet du Préfet
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