Cette installation artistique au nom évocateur est empreinte à la fois d’un humour ravageur, de clairvoyance et de délicatesse. On est loin de la violence du féminisme des années 70. C’est à une harmonie entre les sexes dont le préalable est l’égalité des droits qu’aspire manifestement l’artiste.
Et c’est à une réflexion sur la place de la femme dans la société à travers plusieurs générations qu’elle nous invite. Tissus fleuris des années 50, lit, fauteuil, boîte à ouvrage, métiers à broder, dentelles, coussins, et même le préservatif aux dents de requin imaginé comme instrument anti-viol, sont autant de prétextes pour faire surgir des avertissements et suggérer des pensées destinées à reconsidérer les clichés et postures traditionnelles.
Le débat qui a eu lieu samedi soir avec des professionnels de haut niveau a permis d’examiner les difficultés actuelles de la femme à trouver sa juste place dans notre société et de mesurer le chemin à parcourir pour parvenir à l’équilibre.
Il a été l’occasion aussi de à rappeler les conquêtes essentielles, relativement récentes, jalonnant le cheminement des femmes vers l’égalité des droits et la capacité à s’assumer :
1938 : droit d’obtenir carte d’identité et passeport sans l’autorisation de l’époux
1944 : droit de vote et éligibilité
1965 : suppression du régime dotal
1975 : dépénalisation de l’avortement
1976 : Divorce par consentement mutuel
Et depuis 36 ans ?
La presse se fait l’écho régulièrement des violences que subissent les femmes. Long est encore et long sera encore le chemin…
L’installation artistique est visible jusqu’au 8 décembre. Ce serait dommage de ne pas l’avoir vue…