Exit 2024 avec son lot de difficultés et de drames en Guadeloupe et partout sur la planète mais d’une manière inégale avec de la joie et de la réussite. Faut-il rappeler les 54 morts sur nos routes dans une course sans fin vers des comportements absurdes et surtout irresponsables jusqu’à l’extrême ?
Avec 33 homicides en 2024, nous sommes proportionnellement au second rang des Départements les plus dangereux de France ! S’en est trop pour le pays, s’en est trop pour des parents éplorés. Ce scandale de l’idiotie doit cesser. C’est inacceptable. Faut-il se souvenir avec un immense regret, des disparitions inestimables de ceux qui désormais sont entrés dans notre panthéon. Pour ne citer que ceux-là, notre Nobel Maryse CONDÉ, une écrivaine mondialement reconnue. Rudy BENJAMIN, l’un de nos plus talentueux musiciens ! Les historiens et universitaires Jean PIERRE SAINTON et Jacques ADELAÏDE-MERLANDE dans la transmission. Et tant d’autres illustres laissant leur empreinte dans le grandir collectif.
Mais que dire de l’intérêt général sacrifié avec ce sinistre black-out électrique qui a plongé la Guadeloupe dans le noir, sans se soucier des conséquences mortifères d’un tel acte ?
Sur le plan politique on mériterait vraiment mieux. Tant de rebondissements inattendus car laissant sans voix, ont alimenté l’année 2024. Le plus surprenant fut sans doute le décès brutal de Cédric CORNET, le maire du Gosier et président de la CARL en mars. Alors qu’il était dans la force de l’âge ! Les circonstances étranges de son décès nourrissent encore les conversations à la Riviera du Levant. Le remplacement de CORNET à la mairie avait alors donné lieu à des scènes pour le moins surréalistes avec un dénouement inattendu. On se souviendra longtemps du jet de bouteille digne des plus grands westerns.
La CARL n’a pas été un long fleuve tranquille. On ne peut en effet passer sous silence une nouvelle condamnation pour inéligibilité d’un homme politique guadeloupéen, en l’occurrence l’avocat Bernard PANCREL alors maire de Saint-François.
Les tumultes de la vie politique française ont également impacté le microcosme Guadeloupéen avec l’élection d’un député RN au Parlement européen et la réélection de nos quatre députés à l’assemblée nationale suite à la dissolution surprise de juin. Mais le sujet politique qui reste d’actualité est bien celui du combat des chefs qui se mène au sommet de nos deux assemblées. Alors que tout semblait bien établi entre Ary CHALUS et Guy LOSBAR au moment des Régionales de 2021, de petites dissensions se sont progressivement immiscées entre les deux hommes au point d’en devenir aujourd’hui un véritable gouffre. Certes le sujet de l’évolution institutionnelle est un point de divergences important entre les deux présidents mais les coups bas et les noms d’oiseaux s’accumulant, la rupture semble bel et bien consommée aujourd’hui. Les élections municipales de l’année prochaines vont sans doute encore crisper la situation quand chaque homme et femme politique sera sommé de choisir son camp.
Le champ social et économique aura été marqué par de bien longues négociations dans le secteur de la canne qui ont conduit à une récolte catastrophique, susceptible de remettre en cause à terme l’existence même de la filière. Il faudra un vrai sursaut en 2025 et 2026 pour éviter la disparition pure et simple de la production sucrière. Mais le sujet qui reste encore sur toutes les lèvres concerne véritablement la lutte contre la vie chère. Et si l’essentiel des évènements, protestations, manifestations, émeutes et répression se sont déroulés dans l’île sœur, le sujet demeure éminemment d’actualité chez nous. Et avec la succession de gouvernements et de ministres des outremers et l’absence de budget, nul doute que le sujet (notamment celui des monopoles dans différents secteurs économiques) reviendra sur la table en 2025 et pas seulement en Martinique. Sans oublier de s’attaquer vraiment ici au chômage persistant qui touche toutes les strates de notre société.
Heureusement 2024 n’a pas été seulement l’année de tous les vaudevilles et de toutes les tragédies. 2024 aura surtout été l’année des Jeux Olympiques de Paris. À cet égard, on ne peut qu’être fier, de l’image d’une Guadeloupe triomphante par la multitude de ses talents. Notre désormais héros national Teddy RINER allumant la vasque olympique aux côtés de Marie-José Perec, notre éternelle reine de la piste, c’est une image qui restera gravée à jamais dans nos mémoires. Deux Guadeloupéens au sommet de l’Olympe ! Et pour nous gloryé davantage, lors de cette cérémonie exceptionnelle, c’est une cantatrice Guadeloupéenne Axelle SAINT-CIREL qui a chanté l’hymne national. Et rebelote avec la sublime prestation de Luan POMMIER interprétant l’hymne des jeux paralympique lors de la cérémonie de clôture. Crise sur le gâteau, une pluie de médailles pour nos athlètes Gwada. Se mettant dans le sillage de l’ «empereur Teddy» comme nous l’avions titré au moment de son troisième sacre olympique en individuel, ce qui le place désormais au plus haut sommet de l’histoire mondiale du judo.
Oui, 2024 n’est plus ! Mais qu’en sera-t-il de 2025 ? Nous sommes dans un monde en crise. Mais comme dit le dicton, le pire n’est jamais sûr. Mais rien n’interdit de rendre possible l’impossible. Et les peuples marqués par la résilience le savent. Alors gardons la foi.
RODE Jean-Claude