A propos d’un incident récent lié à des propos racistes proférés par la victime d’un accident de la circulation envers les professionnels venus à son secours …

Le racisme, comme le sexisme, est odieux et intolérable.

Il y a celui de blancs envers les congénères à la peau plus pigmentée, schématiquement classés parmi les noirs. L’actualité récente en fournit un exemple dont on se serait bien passé. Une femme « békée » donc d’origine européenne, a traité de « sales nègres » les secouristes venus la prendre en charge ! Il  semble que cette personne qui porte un nom bien connu dans l’archipel n’était plus en possession de ses facultés mentales et il appartiendra aux experts en psychiatrie, si poursuites judiciaires il y a, de déterminer si elle était ou non  responsable de ses paroles.

Selon le code pénal  en effet, « Il n'y a ni crime ni délit, lorsque le prévenu était en état de démence au temps de l'action ou lorsqu'il a été contraint par une force à laquelle il n'a pas pu résister ». L’expression « il n'y a ni crime ni délit » ne signifie évidemment pas que l'évènement n'a pas existé ni  qu'il n'y a pas eu de victime mais seulement  que le crime ou le délit n’est pas punissable par la justice. Un état de démence est celui d’une personne qui a perdu son libre arbitre. Quant à la force, qui n’a rien à voir avec cette lamentable affaire, elle doit avoir le caractère d’une contrainte irrésistible pour que l’auteur du crime ou du délit ne soit pas punissable.  

On doit à la vérité  de reconnaître qu’il existe aussi un racisme de noirs envers les blancs, békés ou métropolitains. Les évènements du début de l’année 2009 en ont favorisé l’expression. Il est aussi condamnable que l’autre.

Il y eut pendant longtemps, et je n’affirmerais pas qu’il a totalement disparu, le racisme d’antillais de type africain envers la population originaire de l'Inde, arrivée dans les années qui ont suivi l’abolition de l’esclavage pour cultiver la terre. N’étaient-ils pas traités du vocable très péjoratif de coolies ?

Et il faut en plus déplorer un racisme d’une partie des guadeloupéens envers les étrangers en situation régulière ou non, et notamment les haïtiens.

Tout cela est infâme et indigne. Mais si ces formes de racisme existent, leurs manifestations ne sont pas permanentes, elles sont le plus souvent provoquées par des circonstances qui échauffent les esprits, en particulier dans les moments de crise ou d’affrontement social. Il faut donc se garder d’en exagérer l’importance numérique et  de voir une tendance générale là où il y a de simples incidents, aussi déplorables qu’ils soient. Dans l’ensemble, les relations humaines en Guadeloupe  entre les diverses composantes de la population sont plutôt harmonieuses, ce qui est d’ailleurs bien naturel.  Le peuple de Guadeloupe est en effet largement métissé ;  chaque individu est le fruit de mélanges de ce qu'on appelle encore, sans doute à tort eu égard aux données de la génétique, des races différentes. Il faut lire un livre assez peu connu, écrit en 1970 par un médecin, également homme politique de la Guadeloupe (il fut député), le docteur A.HELENE : "l'antillaitisme".

On ne doit pas, on ne doit plus  entendre ni "sale nègre" ou « sale noir » ni "sale blanc" ni "sale zindien".  Une société aussi métissée que celle de la Guadeloupe, "rendez-vous humain de l'Europe, de l'Afrique et de l'Asie" devrait être et doit devenir un modèle de tolérance.

 

Héloïse

Facebook
Twitter
LinkedIn
WhatsApp

Derniers actualités

Retour en haut