1957-2017 : 60 ans et toutes ses dents ! Le Progrès Social, votre Hebdomadaire entame sa soixantième année d’existence sans faillir. C’est une très bonne nouvelle. Car, toute nouvelle année devrait être une année d’une espérance encore plus forte. En tous cas plus légitime.
Si nous étions d’impénitents politiciens, des marchands de bonheur, voire d’incorrigibles farceurs, nous aurions fait probablement rêver de cette France de Pompidou (1962- 1975). De cette France qui en ce temps-là, affichait une forme économique éblouissante avec des taux de croissance annuels flirtant avec les 6% ! Une consommation boulimique soutenue par une élévation vertigineuse du niveau de vie et bien sûr, du travail pour tous. En ce temps-là, Georges Pompidou, succédant à De Gaulle, disait que si la France atteignait les 500.000 chômeurs, ce serait la Révolution. Peut-on parler aujourd’hui de déclinisme, de sinistrose, de grande pauvreté surtout morale, de France bashing ? Notons, qu’à cette période, la France distançait l’Allemagne de plusieurs longueurs et rêvait de battre le Japon pour se hisser à la 3ème place du podium économique mondial, derrière les USA et l’URSS. Beaucoup de candidats et on l’a vu avec des primaires de la droite, promettront tout comme François Mitterrand durant la campagne de 1974 de “changer la vie”. Au pouvoir, par la suite, en 1993, tout comme Hollande, il dira «Dans la lutte contre le chômage, on aura tout essayé”.
Les Français, sous toutes les latitudes, surtout ceux qui ont des enfants et des petits enfants, ont toujours du mal à pardonner ceux qui, au pouvoir, n’arrivent pas à donner une espérance autre contre le chômage. Ce chômage devenu un cancer qui alimente le mal vivre et sur lequel prospèrent des populistes. N’ayant cure, ils exploitent sans vergogne le “filon” du repli identitaire, la haine des intellectuels et la précarité des masses pour se faire élire. Ils préconisent les Français d’abord, sans préciser pour autant : leur religion, leur contribution positive à la nation, leur origine, leur couleur de peau et la durée de leur enracinement d’où la notion de ici de Français de souche.
Ces illusionnistes-là avec les barrières qui discriminent, promettent un retour à un passé mythique des années des trente glorieuses. Alors que la vraie question est de se demander pourquoi la France d’aujourd’hui, incapable d’affronter les problématiques de la diversité, s’est laissée tant distancée par d’autres pays comme l’Allemagne et les pays nordiques. Incapacité devenue chronique d’affronter les défis de son temps.
Notre Guadeloupe a connu lui aussi le plein emploi. Mais c’était au temps de l’esclavage ! Nous disons cela avec effroi et une grande prudence, car cela pourrait donner des idées à certains. Et des excuses certainement, à un pouvoir indigène excellant dans les chiraj et se drapant dans l’autosatisfaction. Mais qui reste incapable de gommer malgré la décentralisation, l’aveuglement et les pratiques désastreuses sur notre territoire, des décisions iniques d’un pouvoir trop centralisé trop Parisien ! En un mot, trop occupé en interne pour s’occuper de la périphérie.
Comment alors résister et ne pas en venir à ces vœux de 1998, où Félix RODES, parlant du chômage, dans un éditorial, formulait ses vœux de bonne et heureuse année au Peuple Guadeloupéen ! Paix à l’humanité. La paix est nécessaire en Guadeloupe. Et d’abord la paix sociale. On n’y arrivera pas par des oukases ni par des baïonnettes.
MARTINE Aubry dans une pensée positive, pensait qu’en invitant les Préfets à s’occuper des chômeurs, on allait régler le problème des 4 millions de chômeurs pour la France et des 50% de sans emploi chez nous. Depuis le temps qu’on a des Préfets en Guadeloupe — et nous en avons eu des fameux — on ne les a jamais vus transformer d’un coup de baguette magique, ni avec de mirifiques discours, un chômeur total en travailleur à plein temps.
Nous irons plus loin, Aide toi, le ciel t’aidera. Tambourinait le grand patriote guadeloupéen. Et de poursuivre : Nous nous retournerons vers nos sœurs et nos frères guadeloupéens en leur demandant de faire l’effort de soi, sur soi qui est l’effort créatif. Oui, il y a dans notre archipel, des centaines de femmes et d’hommes qui sont décidés à tout mettre en œuvre pour créer des entreprises, faire marcher des sociétés de production et générer des emplois. Mais il ne faudrait pas que ces efforts soient muselés par la tyrannie de l’administration fiscale et la frilosité des banques dès qu’il s’agit d’investir. Le mal guadeloupéen est de se faire imposer à 8000km, une structure discutable d’un pays surdéveloppé à un malheureux pays sous-développé dans le domaine productif. Au moment où le Progrès Social fête ses 60 ans, et que d’autres, des misérables, de petits esprits, avec un grand pouvoir nocif, chez nous an konplosité, veulent le faire taire, nous invitons le peuple guadeloupéen et à tous ceux épris de justice, à s’associer à ce patrimoine illustre de notre pays. Celui de leurs parents, enfants et petits-enfants. Un hebdomadaire, qui lutte comme beaucoup d’entreprises, dans la plus terrible adversité, pour sa survie.
Nous savons cela d’expérience. Il est parfois plus facile d’être quelconque qu’extraordinaire. Pour l’instant le monde humain appartient à ceux qui osent se demander pourquoi ? Mais l’avenir appartient forcément à ceux qui se demandent “comment ! Nous nous y attelons ! Nous avons besoin de Vous !
Oui, il faut un idéal, l’amour de la Guadeloupe et de ses gens !
Bonne et heureuse année à TOUS ! Lisez et faites lire le Progrès Social.
Rodes Jean Claude