Ki tan sa ké fini
Les outre-mer : un contexte économique défavorable, un taux de migration élevé vers l’hexagone
Les territoires d’outre-mer sont confrontés à d’importantes difficultés économiques, à une offre d’enseignement supérieur plus faible qu’en métropole ainsi qu’à un faible taux d’emploi. Du fait de ces difficultés, les migrations vers la métropole sont importantes (un quart des natifs de La Réunion, presque 40 % pour les natifs des Antilles).
Une pénalité très forte pour les natifs d’outre-mer, même par rapport aux régions métropolitaines les plus défavorisées
Les personnes nées dans les Antilles ou à La Réunion ont en moyenne des perspectives beaucoup plus faibles de réussite éducative et professionnelle que celles nées en métropole, ce qui peut s’expliquer en partie par la part plus importante des personnes d’origine modeste dans ces territoires.
Mais ces écarts persistent à origine sociale comparable : les natifs de ces territoires ont 20 à 25% de chances en moins d’obtenir un diplôme du supérieur, environ 12% de chances en moins d’accéder à l’emploi, et 35% à 45% de chances en moins d’occuper un poste de cadre. Les écarts sont moindres mais restent élevés lorsque l’on compare les perspectives des natifs des Antilles et de La Réunion avec celles des natifs des régions métropolitaines à faibles opportunités (Corse, Nord-Pas-de-Calais, Poitou-Charentes, Champagne-Ardenne).
Ceux qui restent, ceux qui partent
On observe un vaste écart en termes d’opportunités professionnelles entre ceux qui sont partis et ceux qui sont restés en outre-mer. Si ce lien entre mobilité interrégionale et opportunités plus importantes se retrouve également en France métropolitaine, le différentiel entre mobiles et non mobiles est beaucoup plus marqué pour les outre-mer. Cela s’explique par une double pénalité des sédentaires : un moindre niveau de diplôme (effet de sélection), mais également, pour un même niveau de diplôme, un écart d’opportunités professionnelles, notamment aux Antilles.
Ceux qui ont migré bénéficient au contraire en moyenne d’une situation proche de celle des métropolitains. À origine sociale comparable, les natifs ayant migré vers l’Hexagone sont presque aussi souvent diplômés du supérieur que les métropolitains, et ont même un taux d’emploi légèrement supérieur. Toutefois, la situation est plus contrastée pour l’accès au statut de cadre : alors que l’on ne note presque plus d’écart entre métropolitains et natifs de La Réunion émigrés à origine sociale comparable, le taux de cadres parmi les natifs émigrés des Antilles est 30 % inférieur à celui des métropolitains de même origine sociale.
Durizot jocelyn ( Source :France Stratégie)