Quoi de neuf en cette semaine de Pâques et de vacances scolaires ? Si les rencontres auxquelles les fêtes ont pu donner lieu ont vraisemblablement favorisé un relâchement des comportements, on en verra les effets dans les 2 semaines à venir. Même si le département de la Guadeloupe n’est pas le plus touché d’outremer et se trouve dans une bien meilleure situation qu’une grande partie de la France continentale, il y a lieu de s’inquiéter de la tendance ininterrompue depuis le début de l’année, à la hausse des chiffres de contamination.
Le taux d’incidence s’élève à 93,1/100.000 habitants. Ce qu’il faut retenir est que ce taux était inférieur à 15 en fin d’année 2020, qu’il a constamment crû depuis lors, atteignant 46 en S7 et passant brutalement la semaine suivante à 82. Après avoir été près de sortir du seuil de vigilance (10), la Guadeloupe a ainsi franchi fin février le seuil d’alerte (50). On est certes loin des pires chiffres de la semaine 38 en 2020 (299) mais retomber à ce niveau n’est pas impossible.
Le nombre de nouveaux cas positifs dépisté est de 351. Il a augmenté malgré une diminution sensible du nombre de tests au cours de cette semaine un peu particulière. A titre de comparaison, ce nombre était tombé à 31 en fin d’année dernière (S51), il était de 105 début février (S5), de 137 en S6, de 166 en S7 et il dépasse 300 depuis la fin du mois de février. Les plus optimistes relèveront que 1070 cas avaient été dépistés en S39 l’an dernier mais ce n’est pas une raison pour jouer avec le feu, d’autant que le variant anglais, plus contagieux et peut-être aussi plus dangereux, est en cause dans 95% des cas.
Signe évident d’un relâchement persistant, les clusters ne diminuent pas. En S13, il en a encore été découvert 6 qui concernent 42 personnes. Ils se sont formés dans le milieu professionnel (2), dans la sphère familiale élargie (1) et même dans une crèche et dans 2 établissements sociaux…
Les taux de positivité des tests atteint 9,4 alors qu’il était inférieur à 3 il y a seulement deux mois…et que le seuil de vigilance est fixé à 5%.
Le facteur R qui indique le nombre de personnes que contamine une personne atteinte du coronavirus est de 1,01. Si c’est une bonne nouvelle dans la mesure où il était de 1,44 en S8, cela ne doit pas masquer qu’il est reparti à la hausse depuis 3 semaines.
Les malades atteints de COVID sont plus nombreux, depuis la mi-mars, à être hospitalisés en réanimation comme en médecine. L’heureux paradoxe dont je parlais dans mon précédent article a vécu… Ainsi, au 4 avril, 13 malades atteints de COVID étaient soignés en réanimation (5 en S8) et 40 en médecine (20 en S8).
Le nombre de décès est stable depuis 3 semaines : 4 en S13, 5 en S12 et 4 en S11. Cette stabilité ne doit toutefois faire oublier ni qu’aucun décès n’avait été déploré au cours des 3 dernières semaines de 2020, ni qu’il y en avait eu qu’1 du 18 au 31 janvier de même qu’en S 5 et en S7.
Le respect des consignes et des gestes barrière est une contrainte mais il est et restera nécessaire aussi longtemps que l’immunité collective ne sera pas acquise et au rythme des vaccinations, ce n’est pas pour demain. L’immunité collective repose en effet sur la vaccination d’au moins 70% de la population, soit 262200 personnes qui devront avoir reçu 2 injections et peut-être un rappel moins d’un an après. Le dernier communiqué du préfet et de l’ARS à la presse faisant état de 28209 injections au 4 avril sans distinction entre les 1ères et les secondes, on est loin du compte…
Des contrôles ont été effectués sur les routes ; si les automobilistes sont des cibles faciles et habituelles, il n’apparaît pas qu’ils soient les plus judicieux dans la lutte contre la contamination par le virus scélérat et ses variants. Les regroupements à l’occasion de manifestations telles en particulier que les obsèques où l’empathie et l’émotion se concilient difficilement avec la rigueur des gestes barrière ne sont pas exempts de risques et ne donnent pourtant pas lieu à des contrôles…On ne se contamine pas seulement dans la joie…
