Paradoxe des chiffres en S8
Si les indicateurs confirment en S8 (22 au 28 février) le renforcement de la tendance à l’augmentation des cas de COVID 19 observée depuis 3 semaines, les hospitalisations demeurent stables. C’est là un paradoxe qui pour l’heure est inexpliqué mais apprécié.
Les indicateurs de circulation du virus sont tous en berne.
Le taux d’incidence est de 81,72 ; en une seule semaine, il a crû de plus de 70%. Il a été multiplié par 4 en 4 semaines.
Le nombre de nouveaux cas positifs est passé de 166 au 21 février à 308 dont 58 cas de variant anglais.
Signe évident du relâchement amorcé depuis plusieurs semaines, les clusters se sont eux aussi multipliés. En une seule semaine, du 22 au 28 février, il en a été répertorié 10 nouveaux : 5 (60 cas) en milieu professionnel, 2 (17 cas) dans la sphère familiale élargie et 3 (30 cas) dans des rassemblements festifs en sphère privée.
Les taux de positivité des tests approche 9. Il était encore inférieur à 3 en S5. Le seuil de vigilance de 5% a été atteint en S5 et a progressé régulièrement depuis.
Le facteur R qui indique le nombre de personnes que contamine une personne atteinte du coronavirus est de 1,44. Trois semaines avant, il était de 1,10.
Mais l’activité hospitalière, pour les patients COVID, reste curieusement mais heureusement stable. Au 1er mars, le nombre de patients en réanimation, 5, est identique à celui du 31 janvier et du 15 février et inférieur à celui du 21 février (6). En médecine, le nombre d’hospitalisations est descendu de 23 à 20 du 21 au 28 février.
Trois décès sont toutefois à déplorer en S8 à l’hôpital dont celui d’une personne de moins de 55 ans. Un de ces patients était infecté par le variant anglais.C’est 2 de plus qu’en S5et 7et 1 de plus qu’en S6.
Le rythme des vaccinations s’est enfin amélioré mais reste insuffisant pour que l’objectif d’immunité collective soit atteint dans un délai raisonnable. Au cours de la S8, c’est un peu plus de 2000 personnes qui ont été vaccinées, soit près du double des 1ères semaines. Au total, 9064 personnes sont vaccinées soit 2% de la population, et 7627 n’ont reçu que la 1ère injection. La Guadeloupe dispose de 11 centres de vaccination, Saint-Martin en a 1 et Saint-Barthélemy 2. Que ces 14 centres n’aient réalisé (en moyenne) que 140 injections en une semaine pose tout de même question quant à l’organisation…
Sans surprise, dans un tel contexte, les libertés individuelles vont être encore restreintes par le préfet dans le but, certes louable et d’intérêt général, de limiter les contaminations. A l’école, autrefois, lorsqu’une bêtise avait été commise sans que le maître puisse identifier l’élève coupable, toute la classe était punie… C’est ce qui se passe hic et nunc quand on restreint les libertés de tous au motif que certains ont un comportement irresponsable. Reste à savoir si le couvre-feu à partir du dimanche 7 mars de 22h à 6h aura pour effet d’empêcher les fêtes et rencontres « dans le cercle familial élargi », auquel est imputable une bonne part des contaminations.
