Montesquieu a raison. “Faute de vertu critique et de vigilance, le peuple peut devenir son propre despote” !

Montesquieu a raison. “Faute de vertu critique et de vigilance,  le peuple peut devenir son propre despote” ! 

Le discrédit de la politique ne cesse de s’aggraver. Méfiance, défiance, déconnexion, dégoût, discrédit. Les années passent, les symptômes demeurent. Cela a été encore réaffirmé lors des primaires de la droite et du PS. L’électorat médusé se pose toujours la même question.  Comment peut-on encore appartenir à la même famille politique quand les divergences, surtout idéologiques, sont aussi clivantes. Et ce, sur des questions qui demeurent essentielles pour le quotidien des  électeurs comme : la laïcité, l’école, l’Europe,  l’immigration, le chômage, l’impôt, l’écologie, l’outre-mer à ne pas confondre avec l’outre merde ou l’autre merde pour les excessifs.

Quand en politique, on a du mal à  distinguer entre je “t’aime” donc je te soutiens et je “te haime”  donc tout au plus je m’efface sans te soutenir, comment non sans rire prétendre encore que ce qui divise est moins important que ce qui rassemble. A gauche, au soir de la victoire de Hamon, loin de respecter la règle du soutien massif au vainqueur, Valls et les autres ont tôt fait de se mettre en retrait voir même pour certains de faire allégeance à Macron ou à Mélenchon.  Décidément,  en politique “politicienne”  il y a des amis qui vous dispensent d’avoir des ennemis. Et comment en être autrement quand ces mêmes “amis”, au nom de la pureté idéologique et du devoir révolutionnaire sont les premiers à vous délégitimer, vous discréditer,  une fois que vous parvenez au pouvoir.

Décidément la vie politique n’est pas une sinécure. “La révolution disait Mao, n’est pas un dîner de gala ; elle ne se fait pas comme une œuvre littéraire, un dessin ou une broderie. La révolution, c’est un soulèvement, un acte de violence par lequel une classe en renverse une autre.” Des mots qui ne semblent pas tomber dans les oreilles d’un sourd, pour ceux qui ont bravé le système, et la règle des partis pour proclamer leur différence. Comment ne pas penser ici à  tous ceux qui ont refusé de participer aux primaires. Des primaires à peine mises en œuvre en France,  mais déjà contestées. Cela renvoie, inéluctablement  à s’interroger  sur le mode de fabrication et la légitimité des leaders.

D’autant que les partis politiques qui hier  s’incarnaient dans un chef charismatique  décidant de tout, prennent l’eau de toutes parts.  Les chefs charismatiques ayant touché le fond les uns après les autres (Sarkozy, Juppé, Duflot, Hollande, Valls…). Et en ces temps de campagne électorale les “affaires” risquent de laminer encore plus le microcosme. Fillon, Macron, Le Pen sont déjà sur la sellette. Et des coups décisifs à la DSK, de dernière heure, sont certainement en réserve.

 

Comment en est-on arrivé là ?

La professionnalisation de la politique, limitant le renouvellement des dirigeants par l’arrivée au pouvoir des jeunes, (Macron en est le seul contre-exemple), des femmes, des minorités,  est de plus en plus décriée. Combien de femmes (qui ne veulent plus faire de la figuration) ont été ne serait-ce que candidate à la présidence de la république ? Avez-vous vu leur place et leur score aux primaires de la droite et du PS. A part Taubira quelle personnalité issue de minorités a acquis une “dimension politique nationale et interna

tionale” ?  Les grands partis politiques n’ont pas pris en compte ces évolutions. Et l’on continue encore à “faire carrière”  en politique. Certains fêtent leurs 40, 50 voire 60 ans de vie politique ! C’est cette longévité qui engendre justement le nombre élevé de dérives, d’abus, d’impunités, qui heurtent de plus en plus l’opinion. C’est également le cas en Guadeloupe.

Avec l’avènement d’une société civile, avec une presse citoyenne, qui ne s’accommode plus à l’inacceptable, ces carriéristes se sentent  en danger. Saluons ici  le courage de ces journalistes qui parviennent encore à dire une autre vérité.

Mais le facteur le plus déterminant, me semble-t-il,  est l’élévation du niveau de l’instruction des masses. Et l’accès aisé à l’information et à des analyses de qualité à la portée de toutes les bourses (1,80€ euros au Progrès Social). Nous assistons là, à l’émergence d’une société civile. C’est à croire que le peuple hier sous tutelle, se venge cruellement de ceux qui faisaient l’opinion et formataient les consciences. Heureusement, il existe encore ces contre-pouvoirs qui font face à l’inquiétante dépolitisation qui conduit trop souvent à l’abstention. La nature ayant horreur du vide, les populistes et autres extrémistes auront tôt fait d’occuper le poste laissé vacant. N’oublions pas qu’au 2ème tour, c’est la règle  de la majorité simple qui l’emporte.

Il faut se rendre à l’évidence. Dans la formation de l’opinion, les médias jouent un rôle plus important que les organisations sociales et politiques. Ils donnent  bien plus d’informations que les campagnes électorales d’antan, An ba mango la ou a ka man untel.

Comment donc redonner une assise sociale aux partis politiques ? Pour les uns, la meilleure manière serait évidemment que les citoyens adhèrent massivement à des partis dont la démocratie interne serait garantie. Pour les autres, il faut modifier le  fonctionnement interne des partis politiques pour permettre un élargissement de leur base sociale.  C’est dire qu’il faut s’attaquer résolument au  cumul des mandats, la compatibilité des mandats et la durée des mandats. La politique ne peut plus être un métier. A VIE !

 

RodesJean-Claude.

Facebook
Twitter
LinkedIn
WhatsApp

Derniers actualités

Retour en haut