Et pour ne rien changer, on n’a pas cessé d’entendre, cette année encore, l’hymne américain aux J.O de Rio.

Et pour ne rien changer, on n’a pas cessé d’entendre, cette année encore, l’hymne américain aux J.O de Rio. Quid ici, dans ce pays  si riche de sa diversité, des critères objectifs  qui expliqueraient son insolente réussite sportive,  incontestée  tant sur le plan individuel que collectif ?

Est-ce uniquement le facteur démographique, quand on sait que des nations comme la Chine, l’Inde, sont bien plus peuplées. Et que ce facteur comme en Indonésie, au Pakistan, Nigéria ou au Bangladesh… n’a aucun effet sur les retombées sportives.

Est-ce un critère de niveau de vie non pas du pays, mais de niveau de vie par habitants (la France est 20ème) ? Les USA sont au 9 ème rang bien après le Quatar, le Luxembourg et d’autres pays européens.

Est-ce un critère de richesse de sa diversité culturelle et ethnique. Mais quid ici des pays ex grande puissances coloniales comme le Portugal, l’Espagne, la Hollande ou la France ?

Est-ce l’affaire de la grande implication de femmes dans le sport ? On aurait pu le penser par rapport aux pays islamiques et à  ceux vraiment pauvres (où la priorité faute de moyen est donnée au fils plutôt qu’à la fille). Mais quid des autres pays occidentaux et  surtout du nord de l’Europe  où la place des femmes est quasi-égale à celle de l’homme ?

Est-ce une affaire de propagande politique et de dopage ? Notons que les sportifs américains ont été moins épinglés que les athlètes de l’ex-URSS et  de ses satellites où le sport a été  notamment utilisé pour renforcer le patriotisme et augmenter le prestige des gouvernants de ces pays totalitaires et/ou  renforcer l’image de leur leader. Cependant les scandales de dopage peuvent-t-il être totalement éradiqués, quand on ne peut mettre un gendarme derrière chaque athlète, et encore moins un derrière chaque chimiste.

Est-ce une affaire de détection, de motivation, d’éducation, de culture de la gagne ? Certainement !

Un esprit sain dans un corps sain. Dans les pays anglo-saxon, c’est vrai, les exercices corporels occupent dans les stratégies de réussite une place aussi valorisante que celle de l’esprit. Elle est en tous cas moins méprisable  qu’en France où il n’est rare d’entendre dire à propos d’un sportif qu’il a tout dans les muscles et rien dans la tête.

Au stade de nos interrogations, il faut revenir ici, sur les généralités sur le sport universitaire américain. Dans de nombreux pays et notamment le nôtre,  le sport amateur se caractérise par une organisation répartie en ligues, divisions et clubs. Les athlètes pratiquent leur sport comme licenciés ou membres de ces clubs et rencontrent d’autres clubs dans des compétitions classées selon certains niveaux. Aux USA rien de cela ! Les clubs sportifs sont très peu nombreux. La compétition sportive est donc exclusivement réservée aux Collèges, lycées et Universités ou au sport professionnel. Le niveau des équipes ou des athlètes qui évoluent dans les différentes divisons n’est pas seulement basé sur leur niveau réel mais bien plus sur la taille de leur lycée ou université. C’est ainsi que plusieurs organes régissent le système du sport universitaire aux Etats-Unis et s’organisent sous forme de divisions. Chaque université appartient à une division spécifique. Les supers champions sont, à l’instar des prix Nobel, des portes flambeaux des universités.

Mais quid de l’argent — qui demeure toujours  le nerf de la guerre — dans la réussite des athlètes pas forcément issus de milieux favorisés.  C’est là qu’interviennent les fameuses bourses d’étude et le rôle des fondations.

Pour rappel, une  bourse d’étude sportive ou “athletic scholarship” est une aide financière offerte à un sportif pour qu’il représente l’université en compétition. Cette bourse peut couvrir partiellement ou en

totalité : les frais d’études (inscription, livres…) ; le logement (résidence, appartement, colocation…) ; la nourriture-les entraînements ; les compétitions (voyages, équipements). Notons que ce système de la gagne est  unique et permet aux athlètes d’étudier et de pratiquer leur sport aux USA au plus haut niveau.

Attention, nous ne cessons de le dire s’agissant de l’implication individuelle « même le fruit mûr ne tombe pas dans la bouche ». Autrement dit, aide toi et le ciel t’aidera ! En effet pour prétendre à une bourse qui pourra couvrir jusqu’à 100% des frais, le candidat doit être reconnu au niveau régional ou national dans sa discipline. Les bourses sont négociées sur une base annuelle et renouvelable jusqu’à la fin du cursus universitaire (de 1 à 4 ans maximum) en fonction des résultats scolaires et sportifs obtenus, ainsi que le comportement de l’athlète pendant l’année.

 A titre d’information, sans bourse sportive, une année d’étude aux USA peut coûter entre 20.000$ et 50.000$ par an. Les classes moyennes souvent noires, n’ont objectivement pas de tels moyens ! Comme on le constate en matière de pragmatisme, la discrimination positive peut avoir du bon ! Et pour l’individu  et pour sa patrie. Et comment ne pas leur être redevable pour le spectacle, pour l’émotion et surtout pour les valeurs d’abnégation, de travail, de courage, de dépassement de soi, et de ténacité  qu’il nous donne à voir.

Et quoi de plus naturel que devant notre  télé, que l’on crie, que l’on pleure, que l’on souffre, que l’on explose de bonheur, en symbiose avec tous ces sportifs. Au  moment crucial de l’incarnation de leur long sacrifice en exploit, leur ouvrant nos cœurs et les portes de l’olympe !

Rodes Jean Claude

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