Le Président du Conseil Général, Jacques GILLOT, par correspondance adressée le 04 septembre au Premier Ministre, Manuel VALLS, a exprimé sa vive inquiétude face à la flambée de violence que connaît actuellement la Guadeloupe, après une période de relative accalmie de quelques mois, notamment consécutive aux mesures mises en place à l’issue du passage en Guadeloupe de Jean-Marc AYRAULT en 2013.
L’exécutif départemental a rappelé au Premier Ministre que le Conseil Général en ce qui le concerne apporte une contribution solidaire en termes de prévention en consacrant un budget de plus de 63 millions d’euros à sa politique en faveur de l’enfance en danger et de la jeunesse et près de 15 millions d’euros à la politique d’insertion et de lutte contre les exclusions.
A ce titre, Jacques GILLOT souligne que cette stratégie territoriale est complémentaire des initiatives prises par l’Etat dans le cadre du plan renforcé de lutte contre la violence et que les moyens supplémentaires associés, à l’instar du séjour en Guadeloupe d’un escadron de gendarmerie spécialement dédié à la région pointoise, ont donné des résultats en termes de pacification des zones sensibles.
Cependant, les récents événements éclairent les limites de ces dispositifs face à des auteurs dont les caractéristiques sociales sont désormais bien connues : un niveau de scolarisation très faible, une consommation d’alcool et de stupéfiants élevée, des passages à l’acte souvent spontanés et pour des motifs futiles, impliquant une fois sur quatre, des mineurs, et puis enfin la constitution de bandes organisées et leur percées sur des territoires ruraux identifiés.
Ainsi, compte tenu des évolutions enregistrées depuis le début de ce mois, Jacques GILLOT appelle à un déploiement de moyens matériels et humains adaptés à l’intensité des faits et susceptibles de renforcer la sécurité des personnes et des biens.
Et c’est dans ce contexte que Jacques GILLOT a insisté auprès du Premier Ministre pour que la mise en œuvre de la Zone de Sécurité Prioritaire s’inscrive dans une réflexion élargie à l’ensemble du territoire de l’archipel guadeloupéen.
Il appelle ainsi de ses voeux un plan d’action global et durable, impliquant non seulement les services de l’Etat en charge de la sécurité et l’institution judiciaire, mais aussi l’école, les collectivités, les acteurs économiques, les représentants des familles et le mouvement associatif.
La mise en œuvre de ce plan d’action qui doit s’inscrire dans la durée se justifie d’autant plus que les personnes impliquées dans les actes de délinquance sont principalement jeunes, désoeuvrées, en situation d’échec scolaire, de pauvreté et d’addiction.
Enfin, Jacques GILLOT a demandé à Manuel VALLS de traiter d’extrême urgence trois questions en lien avec l’aggravation de la délinquance : les trafics de stupéfiants, d’armes, et la réglementation des commerces de rachat d’or.