« Le redressement dans la justice » a été le maître-mot de la campagne du Président de la République. Aujourd’hui, le Gouvernement s’engage avec force pour les outre-mer en présentant un plan d’action global contre la vie chère dans nos territoires ultra-marins.
Les caractéristiques spécifiques de notre économie locale (étroitesse des marchés, éloignement, positions dominantes, …) ont, depuis longtemps déjà, mené à des abus et à des conditions insoutenables de vie chère. Lasse de subir ces « profitations » au quotidien, la population guadeloupéenne a, en 2009 et dans sa grande majorité, manifesté son mécontentement envers un système global de fixation des prix opaque et peu favorable au consommateur. Résultat : 44 jours de grève et des conséquences sociales encore visibles. Le précédent Gouvernement, à la fois résigné et désengagé sur cette question du pouvoir d’achat, n’a cessé d’agir dans la précipitation, en faisant notamment un chèque de 176 M€ aux compagnies pétrolières pour compenser leur manque à gagner quand il imposait des gels de prix.
La Guadeloupe ne peut se permettre de subir à nouveau une crise sociale de cette ampleur. Conscient de l’urgence de la situation, le Gouvernement a présenté le 25 juillet un projet de loi relatif à la régulation économique en outre-mer. Il sera examiné parmi les premiers projets de cette législature, pour une adoption définitive d’ici la fin de l’année 2012.
Ce texte propose un plan de lutte contre les monopoles mais également des actions volontaristes sectorielles, notamment sur le carburant ou la téléphonie. Il permettra aussi aux collectivités territoriales de saisir légitimement l’autorité de la concurrence pour lutter contre les pratiques anticoncurrentielles.
Je suis convaincue que ces mesures permettront aux pouvoirs publics de disposer de nouveaux outils de régulation, adaptés aux spécificités de nos marchés économiques. Le but est, à terme, d’établir une concurrence normale et d’apporter des solutions durables aux dysfonctionnements observés, générateurs d’injustices et de frustrations sociales.
En effet, cette nouvelle régulation économique en outre-mer s’appuiera sur différents piliers :
1. Casser les monopoles pour favoriser la concurrence : l’Etat pourra prendre des mesures de régulation des marchés de gros et de la chaîne logistique, réprimera les accords exclusifs d’importation et favorisera l’entrée de nouveaux opérateurs sur les différents marchés.
2. Mieux encadrer la grande distribution : l’Autorité de la concurrence sera mieux armée pour combattre les pratiques de prix abusifs de monopole, d’oligopole ou d’entente qui pourraient persister dans certaines zones et qui n’auraient pas pu être traitées par la voie de la négociation ou par des incitations.
Cette remise en cause des situations de monopoles ou de quasi-monopoles auront, j’en suis sûre, un effet positif sur le jeu de la concurrence. A terme, ces dispositions sont de nature à faire diminuer le prix des biens de consommation et, par là-même, d’augmenter le pouvoir d’achat des Guadeloupéens.
En soutenant avec force et détermination ce texte de loi, je souhaite que son application donne aux Guadeloupéens un système de consommation juste et durable où l’offre et la demande seraient enfin sur le même pied d’égalité. Il en va de notre lien social et de la stabilité économique de la Guadeloupe.